Les réformes économiques en Algérie vont dans « la bonne direction » mais doivent « s’accélérer », afin de diversifier l’économie, très dépendante des hydrocarbures, a estimé un haut responsable de la Banque mondiale (BM) à Alger.
« On est en présence d’une nouvelle Algérie », s’est réjoui Ferid Belhadj, vice-président de la BM en charge de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, dans un entretien à l’agence officielle, publié vendredi.
Il a notamment salué « la place de plus en plus importante et pertinente accordée au secteur privé », indispensable selon lui à la nécessaire diversification de l’économie algérienne, ultra-dépendante du pétrole.
« Cette focalisation sur les hydrocarbures n’est pas porteuse » d’avenir, a expliqué M. Belhadj, « il va falloir changer, diversifier et (…) extraire de ce pays, ayant des potentialités énormes, davantage d’innovation et de créativité ».
« Cela ne se fera qu’à travers un secteur privé qui sera délesté de certaines contraintes qui alourdissent toujours son développement », ce dont les responsables algériens sont conscients, a-t-il dit, après avoir rencontré plusieurs ministres et le gouverneur de la Banque centrale d’Algérie.
« Nous pensons que l’Algérie est dans la bonne direction. Cependant (…) il faut qu’il y ait, peut-être, des accélérations », a-t-il ajouté.
La chute des revenus pétroliers a creusé les déficits budgétaires de l’Algérie et fait fondre ses réserves de change.
Si le FMI a prôné un recours à « l’emprunt extérieur pour financer des projets d’investissement » ciblés, M. Belhadj a estimé que l’Algérie a « suffisamment de financements et n’a besoin d’emprunter ni auprès de la Banque mondiale ni auprès de quelqu’un d’autre ».
Enfin, il a pointé du doigt le défi démographique auquel est confronté l’Algérie -comme le reste de la région- et appelé à un « effort » dans le secteur éducatif, « non seulement en terme des dépenses mais aussi en terme d’efficacité de ces dépenses ».