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Prime Covid-19 au personnel soignant : les précisions et les critiques de Benbouzid

Prime Covid-19 au personnel soignant : les précisions et les critiques de Benbouzid

La prime d’encouragement dédiée aux personnels soignants touchera exclusivement ceux qui sont directement en contact avec les malades positifs au Covid-19, a annoncé ce lundi le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid.

Intervenant sur les ondes de la chaîne II de la Radio nationale, le ministre de la Santé exclut de fait les professionnels qui ont cessé de se rendre sur leurs lieux de travail par peur de la contamination ou parce que leurs services sont fermés car dédiés au traitement des malades du Covid-19.

« Ceux qui ont été proches du danger, c’est leur droit » de toucher la prime quelle que soit leur catégorie, insiste le ministre. Et d’affirmer qu’il a demandé aux directeurs d’hôpitaux et autres chefs de services chargés d’établir les listes des personnes concernées d’être « justes » et à faire valoir leur « conscience » à ce sujet, assurant qu’il n’intervient pas dans l’opération.

Le ministre a déploré à demi-mot l’agitation faite par certains professionnels de la santé « surtout ceux qui sont restés chez eux ! » réclamant de bénéficier de la prime au risque d’ « inhiber » la motivation de ceux qui sont sur le front.

Décidée par le président Tebboune, cette prime récompense ces personnels de santé qui ont pris le « risque » en étant en première ligne de l’épidémie, insiste Benbouzid qui rappelle le lourd tribut payé par ces personnels dévoués.

« 18 personnels soignants ont péri après avoir été infectés par le Covid-19, entre médecins, infirmiers et bien sûr le chauffeur d’ambulance de l’EPH de Boufarik.

Deux-cents autres professionnels de la santé sont déclarés positifs et d’autres sont suspectés d’avoir attrapé le virus », rappelle Benbouzid, qui est revenu sur la « réforme profonde » du système de la santé annoncée par le chef de l’État.

Selon le ministre, le système de santé national n’a pas su s’adapter aux changements de par le monde. « Nous sommes restés dans une médecine qui offre des soins », largement insuffisants pour arrêter les flux d’Algériens se rendant en Tunisie pour s’y soigner.

« On doit s’interroger pourquoi ces Algériens délaissent-t-ils leur pays pour se soigner dans les hôpitaux étrangers. Ceux qui peuvent se le permettre se rendent en Turquie ou en France », fait observer le ministre qui parle d’un « dysfonctionnement » qui mérite « une révision totale ».

La révision du système de santé portera aussi sur l’amélioration des conditions de travail des personnels médicaux. « Je ferai tout, et Monsieur le président est d’accord, pour que les corps de la santé seront mieux rémunérés. Le président l’a dit et affirmé et moi je l’exécute », promet Benbouzid. La réforme projetée devra aussi mettre un terme aux disparités dans l’accès aux soins entre les citoyens du sud et leurs compatriotes du Nord.

Concernant l’épidémie du Covid-19, le ministre a reconnu que le nombre réduit des tests de prélèvement est dû au manque de kits de dépistages que l’Algérie importe.

M. Benbouzid se félicite néanmoins du fait que cette conjoncture sanitaire difficile que connait le pays a donné lieu à un foisonnement de compétences algériennes qui se sont lancées dans la fabrication des kits de protection contre le Covid-19. « Nous allons fabriquer chez nous les tests de dépistage dans trois semaines », annonce le ministre.

Évoquant la création de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, également annoncée par chef de l’État, Benbouzid précise que c’est cette institution qui se chargera de mener la réforme du système de santé. Les compétences nationales ou de la diaspora seront sollicitées pour participer à ce chantier, assure Benbouzid. Interrogé sur sa composante, Benbouzid assure : « Le ministre propose une liste mais c’est le président qui désigne. Mais cette liste est élargie à toutes les personnalités médicales ».

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