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Rachid Hachichi revient à la tête de Sonatrach

Rachid Hachichi revient à la tête de Sonatrach

Après près de quatre ans de stabilité, Sonatrach renoue avec les changements à la tête de son encadrement. La compagnie pétrolière algérienne a un nouveau PDG.

Il s’agit de Rachid Hachichi, nommé ce mercredi 2 octobre en remplacement de Toufik Hakkar, sur décision du président de la République Abdelmadjid Tebboune.

Rachid Hachichi avait déjà occupé le poste de PDG de Sonatrach entre avril et novembre 2019, en remplacement d’Abdelmoumene Ould Kaddour.

Pour ce deuxième passage, il compte faire de la satisfaction des besoins du pays en carburants et de l’augmentation des exportations algériennes d’hydrocarbures ses priorités, d’après les premières déclarations qu’il a faites après sa nomination.

Il a indiqué qu’il axera, pour atteindre ces objectifs, le renforcement de l’exploration et des capacités de transport par pipelines et par bateaux ainsi que sur les efforts de commercialisation.

Toufik Hakkar était en poste depuis février 2020. Les raisons de son limogeage n’ont pas été précisées par le ministère de l’Énergie et des mines. Son bilan à la tête du géant gazier algérien est difficile à établir.

La compagnie ne publie plus ses résultats depuis des années et son règne a coïncidé avec la crise pétrolière majeure au printemps 2020 où les prix du brut avaient connu une baisse historique.

Ensuite, les prix du pétrole ont remonté suite à la guerre en Ukraine en février 2022.  Durant le règne de Hakkar, les installations de Sonatrach ont connu de nombreux incidents techniques.

Le 5 juillet dernier, le président de la République avait encensé publiquement Tewfik Hakkar, avec les cadres gestionnaires des deux autres entreprises publiques, Sonelgaz et Cosider.

À l’occasion du lancement de projets de stations de dessalement d’eau de mer, Abdelmadjid Tebboune a salué les efforts fournis par l’encadrement de ces sociétés étatiques pour la concrétisation du plan 2022-2024 de réalisation de stations, citant nommément Toufik Hakkar.

Diplômé en hydrocarbures en Algérie et en Italie, Hakkar, 52 ans, est un « enfant de la boîte« . Son dernier poste au sein du géant pétrolier algérien, avant de devenir son premier dirigeant, était celui de directeur du département business, développement et marketing.

Avant l’ère Hakkar, Sonatrach avait traversé une longue période d’instabilité managériale. Hakkar est celui qui est resté le plus à la tête de la société depuis 2011.

Son prédécesseur, Kamel Eddine Chikhi, n’était resté que trois mois en poste (novembre 2019-février 2020). Chikhi avait succédé au revenant Rachid Hachichi qui a dirigé Sonatrach entre avril et novembre 2019 et qui vient donc de faire son retour.

Instabilité à Sonatrach : neuf PDG depuis 2010

Lors de son premier passage, Hachichi avait remplacé Abdelmoumene Ould Kaddour, limogé en avril 2019, quelques jours après la démission de l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika, dont on le disait très proche.

Ould Kaddour fera par la suite l’objet de poursuites judiciaires pour corruption. Réfugié à l’étranger, il a été extradé en août 2021 par les Émirats arabes unis vers l’Algérie où il a été jugé et condamné. Actuellement, il purge une peine de 10 ans de prison ferme.

Dans l’intervalle entre le déclenchement du Hirak en février 2019 et l’élection présidentielle de la même année, les PDG de Sonatrach ne tenaient que quelques mois en poste.

Néanmoins, l’instabilité managériale au sein de la compagnie algérienne est bien antérieure à cette période. Elle est même endémique depuis la deuxième décennie de la présidence Bouteflika. Rachid Hachichi est le neuvième PDG à diriger Sonatrach depuis 2010. Soit une moyenne de presque un PDG par an.

En 20 ans, la major algérienne aura connu une douzaine de PDG. Celui qui a duré le plus longtemps au poste pendant cette période est Mohamed Meziane (2003-2010), mais il reste loin des 13 années tenues par Sid-Ahmed Ghozali, PDG entre 1966 et 1979.

Les fréquents changements survenus à la tête de la compagnie depuis 2010 ont été souvent pointés du doigt par les analystes internationaux comme l’un des facteurs qui ont impacté ses performances.

Outre l’instabilité managériale, Sonatrach défraye également la chronique régulièrement par les poursuites judiciaires à l’encontre de ses anciens hauts responsables.

Outre Ould Kaddour, au moins deux autres anciens PDG, Mohamed Meziane et Abdelhamid Zerguine, ont été condamnés à de la prison ferme par la justice algérienne qui a aussi lancé un mandat d’arrêt international à l’encontre de Chakib Khellil, qui a assuré les fonctions de PDG de Sonatrach entre 2001 et 2003, poste qu’il a cumulé avec celui de ministre de l’Énergie et des Mines.

Youcef Yousfi, PDG de Sonatrach entre 1985 et 1988, purge plusieurs peines de prison pour des faits qui n’ont toutefois rien à voir avec ses fonctions à la tête de Sonatrach.

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