Les chaînes de TV publiques et privées algériennes font parler d’elles en ce début du mois de Ramadan à cause de leurs feuilletons.
Rappelées à l’ordre jeudi 14 mars par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, ces chaînes ont été sermonnées ce dimanche par le ministre de la Communication Mohamed Laagab.
Ce dernier a reçu les patrons des chaînes TV ce dimanche et leur a fait part, sans langue de bois, de nombreuses remarques. Mohamed Laagab a expliqué que le Comité de vigilance et de suivi des programmes télévisés pendant le mois de Ramadan a enregistré un certain nombre d’observations au cours de la première semaine du mois sacré.
Il a cité « certaines émissions qui comportent des plans muets qui n’ajoutent rien au scénario et sont totalement contraires à l’intimité du mois sacré et aux us et coutumes des Algériens. »
Il a cité aussi l’insistance dans ces programmes sur « certains fléaux sociaux comme la drogue, l’alcool, la tromperie, etc., et la présence d’une faille dans la manière avec laquelle les médias traitent ces questions et dans la façon dont elles sont abordées et traitées. »
Il a ajouté « l’absence de créativité artistique » et la « manière de présenter le sujet au spectateur ». « Il ne s’agit pas des sujets abordés par ces feuilletons, mais plutôt de la manière dont ils sont traités qui est dénuée de toute créativité », a-t-il. Pour lui, « la façon avec laquelle ces feuilletons sont présentés donne l’impression parfois qu’ils encouragent les fléaux sociaux tels que la drogue au lieu de sensibiliser à leurs dangers ».
Chaînes TV et le Ramadan : les feuilletons de la discorde
Pour le volet publicité, le ministre de la Communication a souligné que « presque toutes les chaînes TV dépassaient les limites professionnelles et éthiques des annonces publicitaires, notamment en matière de timing ». Il a remarqué que le temps de diffusion des spots publicitaires » a dépassé dans plusieurs chaînes 45 minutes non-stop « .
« On suppose que c’est le spot publicitaire est ce qui interrompt le programme télévisé, mais sur nos chaînes, le programme télévisé est devenu celui qui interrompt la série des annonces publicitaires », a déploré le ministre de la Communication qui a demandé aux patrons des chaînes TV de remédier à cette situation dans les « plus brefs délais ».
« Les pouvoirs publics ne resteront pas passifs face à cette situation », a mis en garde Mohamed Laagab qui a proposé la création d’une commission de visionnage indépendante des programmes télévisés.
Le rôle de cette commission est « d’examiner tous les programmes et contenus diffusés sur les chaînes TV » et sa mission est d’ « alerter les responsables des chaînes de tout défaut ou transgression qui pourrait résulter de ces programmes. »