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Reconduction des mesures anti-Covid : l’été sous le confinement se précise

Reconduction des mesures anti-Covid : l’été sous le confinement se précise

Le gouvernement a reconduit ce jeudi 16 juillet les mesures prises dans le cadre de la lutte et la prévention contre la pandémie de coronavirus alors que l’Algérie fait face à une flambée du Covid-19 depuis fin juin.

Au vu de l’évolution de la situation épidémiologique, avec un nouveau record du nombre de contaminations dépistées en 24 heures enregistré ce jeudi (585 cas), il semble bien que l’on se dirige vers le maintien des mesures préventives pendant une bonne partie de l’été, sinon pour toute la saison.

Ce serait particulièrement pénible pour les habitants des villes du Sud, habitués à veiller à la belle étoile sous la fraîcheur après une journée caniculaire.

Les principales mesures, soit le confinement partiel à domicile pour les habitants de 29 wilayas et l’interdiction de la circulation automobile de et vers les mêmes wilayas, sont reconduites pour dix jours supplémentaires.

Elles resteront donc en vigueur au moins jusqu’au 26 juillet et rien ne permet d’entrevoir leur levée à l’issue de cette échéance.

Elles pourraient même être étendues vers d’autres zones moyennement touchées jusque-là si la situation épidémiologique venait à se dégrader, soit sur décision des autorités centrales, soit sur celle des walis.

Ces derniers ont vu le gouvernement reconduire également la prérogative qui leur est laissée de prendre «  toutes les mesures qu’exige la situation sanitaire de chaque wilaya, notamment l’instauration, la modification ou la modulation des horaires, de la mesure de confinement à domicile partiel ou total ciblé d’une ou de plusieurs communes, localités ou quartiers connaissant des foyers de contamination ».

Dans ce cadre, les horaires du confinement ont été réaménagés dans certaines communes de plusieurs wilayas (Sétif, Ouargla, Tipaza, M’sila, Biskra et El Tarf) et le procédé pourrait faire tâche d’huile, notamment si une première évaluation fait ressortir une décrue dans les localités soumise à un renforcement du confinement.

Devant la recrudescence inquiétante de l’épidémie, même le confinement total n’est plus exclu. « Le confinement total qui suppose d’empêcher les citoyens de sortir de chez eux est une mesure extrêmement pénible. Surtout par ces temps de chaleur et surtout s’ils sont 10 ou 12 dans un appartement. C’est pénible. Mais si la mesure est à prendre, il faut la prendre », déclarait en début de semaine le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid.

Les gens n’ont plus la tête à la fête

La levée, ou même l’allègement du dispositif est peu probable même dans le cas d’une amélioration de la situation avec un retour à la fourchette de 100-200 cas quotidiens. Pour beaucoup de spécialistes, la recrudescence constatée depuis fin juin est directement liée à l’allègement des mesures de prévention le 07 juin, et le relâchement qui s’en était suivi avec le retour des fêtes de mariage, des visites familiales et des sorties à la plage.

Une éventuelle décrue devrait donc cette fois-ci être suivie d’une sorte de période de sûreté d’au moins dix ou quinze jours. Quoi qu’il en soit, la saison estivale est déjà compromise.

Les établissements de tourisme et de loisirs sont fermés depuis quatre mois et quand bien même ils rouvriraient vers la fin de l’été, il leur sera difficile de faire plein et d’amortir les pertes. L’impact économique de la crise sanitaire a touché des franges entières de la société.

Un été sans émigrés

Cet été 2020 sera aussi celui que l’Algérie passera sans ses émigrés qui, d’habitude, rentraient en masse au bercail à chaque saison estivale. Leur déplacement est tributaire de la situation dans leur pays d’accueil et en Algérie.

Si certains pays européens, notamment la France où se concentre l’essentiel de la communauté nationale à l’étranger, ont rouvert leurs frontières extérieures depuis le début du mois pour les voyageurs de certains pays, l’Algérie maintient les siennes fermées.

La décision de reconduire la fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes a été prise le 29 juin, et depuis,  il n’y a rien de nouveau concernant la question.

Même les vacances en Tunisie, pour ceux qui auront été épargnés par l’impact économique de la crise, ne seront donc pas possible.

Après avoir dû faire l’impasse sur le pèlerinage (hadj et omra), les Algériens s’apprêtent aussi à passer un Aïd el Adha pas comme les autres. La commission des fetwas du ministère des Affaires religieuses vient d’autoriser le sacrifice du mouton sous certaines conditions, mais il faudra d’abord que les citoyens aient les moyens de se l’acheter et, surtout, la tête à la fête.

 

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