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Recours à la planche à billets : les sept arguments / engagements d’Ouyahia

Recours à la planche à billets : les sept arguments / engagements d’Ouyahia

Sidali Djarboub / NEWPRESS
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia présente le plan d'action de son gouvernement devant les députés à l'APN

Ahmed Ouyhia a présenté, ce dimanche 17 septembre, le Plan d’action de son gouvernement devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN). Le Premier ministre a consacré la première partie de sa présentation aux aspects politiques, promettant de promouvoir une « démocratie calme » via notamment le dialogue avec tous les partis politiques agréés. Il a promis de poursuivre la lutte contre le terrorisme via le renforcement des moyens des forces de sécurité et la lutte contre toutes les dérives qui portent atteinte à la religion musulmane.

Mais le Premier ministre était surtout attendu sur une question essentielle : le recours au financement non conventionnel pour faire face à la crise. Ahmed Ouyahia a entamé son intervention sur ce chapitre en rappelant que l’Algérie avait résisté trois ans à la crise malgré une baisse de 50% de ses recettes en devises et la perte de la moitié de ses recettes fiscales. « L’Algérie a résisté grâce aux décisions du Président de la République », a-t-il affirmé, en évoquant le remboursement anticipé de la dette extérieure dès 2005, le refus de recourir une nouvelle fois à l’endettement extérieur, la création du Fonds de régulation des recettes (FRR) et une gestion prudente des réserves de change.

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Aujourd’hui, le FRR est épuisé « depuis février dernier ». Les réserves de change ont fondu de moitié, passant de 200 milliards de dollars en 2014 à « près de 100 milliards actuellement », a-t-il précisé. Pour les préserver, Ahmed Ouyahia a annoncé la poursuite de la politique des licences d’importation mises en place dès 2015. Ce dispositif sera renforcé par de « nouvelles mesures », a-t-il ajouté, sans préciser la nature de ces mesures.

Selon Ahmed Ouyahia, le volume du marché financier local est « faible » pour permettre un financement du Trésor via l’émission d’obligations. « Les banques, notamment publiques, n’ont plus beaucoup d’argent », a-t-il reconnu. Que peut faire l’État dans ce contexte ? Pour Ahmed Ouyahia, le refus de recourir à l’endettement extérieur n’est pas une position « dogmatique ». L’Algérie a besoin de 20 milliards de dollars par an pour combler le déficit budgétaire. Or, à un tel rythme, « sur quatre ou cinq ans, on risque de ne plus pouvoir payer les intérêts de la dette », a-t-il dit. Une situation qui conduirait le pays directement vers le FMI, a-t-il ajouté.

| VOIR AUSSIVIDÉO. Ouyahia : « Les banques publiques n’ont presque plus d’argent »

« C’est pour cette raison que nous avons choisi de recourir au financement non conventionnel », a-t-il expliqué. « Ce n’est pas une invention algérienne », a ajouté le Premier ministre, rappelant que des pays comme les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni ou encore ceux de la zone Euro (sous une forme différente) ont recours à ce type de financement.

Face aux inquiétudes que suscite cette option, Ahmed Ouyhia a avancé sept arguments qui sont également des engagements :

  • Pas de surendettement extérieur. Selon le Premier ministre, la dette publique de l’Algérie ne dépasse pas actuellement 20% du PIB. Ce qui laisse au Trésor une marge confortable pour emprunter.
  • Le financement non conventionnel ne va pas affaiblir le dinar. « Le dinar baisse quand les réserves de change baissent », a-t-il expliqué. Avant d’argumenter : le dinar a baissé de 25 à 30% ces trois dernières années, sans l’existence du financement non conventionnel.
  • Le financement non conventionnel ne va pas servir à financer la consommation.
  • Le recours à ce financement ne va pas dépasser cinq ans.
  • Le gouvernement s’engage à mener des réformes durant cette période.
  • Pas de hausse des impôts dans la Loi de finances 2018 : le recours au financement non conventionnel va permettre d’élaborer une LF sans hausse de taxes, a-t-il promis.
  • Grâce à ce choix, l’Algérie « va sortir de cette impasse financière » sans « casser le rythme de développement » du pays, a enfin affirmé le Premier ministre.
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