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Sahara occidental : France-Emirats-Israël, « trio morbide » au secours du Maroc

Le trio France-Israël-Emirats s’active en faveur du Maroc pour l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution américaine sur le Sahara occidental.

Sahara occidental : France-Emirats-Israël, « trio morbide » au secours du Maroc
Sahara occidental : soutien actif du trio France-Israël-Emirats au Maroc à l’ONU. / Par NATALIA / Adobe Stock
Rafik Tadjer
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Le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à examiner une résolution cruciale sur le Sahara occidental. Le vote est prévu jeudi 30 octobre avec les États-Unis dans le rôle de “Pen holder”, ou de rédacteur de la résolution sur la prorogation du mandat de la Minurso, la mission onusienne pour le référendum au Sahara occidental.

Les États-Unis de Donald Trump ont reconnu la prétendue “souveraineté marocaine” sur ce territoire depuis 2020, dans un deal assumé avec comme contrepartie la normalisation des relations du royaume avec Israël.

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Washington ne peut toutefois pas imposer sa vision aux autres grandes puissances et faire passer sans l’avis des autres une résolution favorable au Maroc, entérinant son plan d’autonomie présenté en 2007 comme seule solution au conflit, au détriment du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Paris, Abu Dhabi et Tel-Aviv au secours de Rabat

C’est pourquoi trois autres acteurs sont entrés en scène et s’activent pour faire pencher la balance en faveur des thèses marocaines au Conseil de sécurité. Il s’agit de la France, des Emirats arabes unis et d’Israël.

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Ce ”trio morbide”, comme le qualifie une source diplomatique algérienne, fait un « forcing sans précédent auprès des autres membres du Conseil de sécurité afin faire passer la résolution sur la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », faisant fi du droit international et des précédentes résolutions du même conseil prévoyant toutes une solution qui garantisse l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, dénonce notre source. « C’est une violation du droit international », ajoute-t-elle.

Ces trois pays ont comme dénominateur commun d’être à la fois des alliés du Maroc et hostiles à l’Algérie.

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La France est un vieil ami du Maroc. C’est elle qui est à l’origine du plan d’autonomie en 2007 et c’est encore sa diplomatie qui s’est attelée récemment à revoir le texte pour mieux le faire passer.

Avec l’Algérie, la France d’Emmanuel Macron est en crise ouverte depuis juillet 2024, après justement sa décision de reconnaître la ”souveraineté marocaine“ sur le Sahara occidental et de considérer le plan d’autonomie comme seule base pour parvenir à une solution au conflit.

Sahara occidental : l’action néfaste de la France, des Emirats et d’Israël

Après une crise de deux ans, Rabat et Paris se sont réconciliés sur le dos du peuple sahraoui et par conséquent de l’Algérie qui a une position de principe constante depuis un demi-siècle sur ce conflit qui se joue à ses frontières.

La France a, dans la foulée de sa reconnaissance de la souveraineté marocaine, annoncé des investissements au Sahara occidental occupé et l’ouverture d’une mission culturelle, lancée en février 2025 par la ministre de la Culture et lobbyiste pro-marocaine Rachida Dati.

Les Emirats arabes unis ont été l’un des premiers pays à ouvrir un consulat à Laâyoune, en novembre 2020, alors que les accords d’Abraham venaient d’être conclus sous l’égide de Donald Trump.

Ce geste symbolique était destiné à appuyer le fait accompli colonial au Sahara occidental. Comme pour Paris, ce soutien franc d’Abu Dhabi au Maroc s’est doublé d’une vive hostilité envers l’Algérie.

“Partout où il y a des conflits, l’argent de cet État est présent”, a accusé le président Abdelmadjid Tebboune en avril 2024, sans citer les Emirats arabes unis.

En plus de s’immiscer dans les conflits aux frontières de l’Algérie, Abu Dhabi va jusqu’à s’ingérer directement dans les affaires intérieures algériennes en tentant de créer des divisions.

Le troisième pays qui accourt à la rescousse du Maroc c’est Israël, pour des raisons évidentes. Alors que le Maroc a normalisé ses relations et approfondi sa coopération militaire avec Tel-Aviv, l’Algérie est restée constante dans son soutien à la cause palestinienne, particulièrement pendant le génocide israélien de Gaza qui a coïncidé avec la présence de l’Algérie au Conseil de sécurité comme membre non permanent.

Le rôle assigné à Israël est de convaincre certains pays africains tombés sous son influence, afin d’adopter des positions favorables au Maroc.

Alors que commençaient à fuiter les intentions françaises et américaines à propos de la résolution de ce 30 octobre, le diplomate algérien Abdelaziz Rahabi a dénoncé la semaine passée un “esprit néocolonialiste” et “une opération d’influence coordonnée entre les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne au Conseil de sécurité qu’ils ont transformé en un outil de validation de leurs positions notamment sur le Sahara occidental”.

“L’auteur intellectuel et matériel” du plan marocain d’autonomie, à savoir la France, s’active en “ce moment même à le détailler pour le rendre lisible sur le modèle de celui de la Nouvelle-Calédonie”, a révélé Rahabi.

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