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Said Sadi plaide pour une présidence collégiale, juge que l’armée n’est pas « compétente » pour gérer la transition

Said Sadi plaide pour une présidence collégiale, juge que l’armée n’est pas « compétente » pour gérer la transition

Said Sadi a animé ce jeudi 18 avril une conférence dans une salle archi-comble à l’université de Tizi Ouzou. Il a estimé que « l’armée algérienne n’est pas compétente pour accompagner une transition démocratique ».

D’une part, a-t-il expliqué, « son commandement politique est toujours accaparé par des officiers sortis du rang avec pour bagage un populisme rétif à toute idée d’adaptation républicaine », et « les rares cadres qui ont tenté d’introduire des pratiques encourageant des discussions et des études innovantes ont été systématiquement confinés dans des fonctions supplétives avant d’être éliminés ».

Et d’autre part, a-t-il ajouté  » cette institution, qui s’est confondue avec l’armée des frontières dès 1962, a été conçue comme un instrument de prise de pouvoir ».

De l’avis du docteur Sadi, l’approche qui consiste à vouloir faire jouer à l’ANP un rôle pour lequel elle « n’est pas qualifiée », peut mener à « un autre plongeons dans l’abîme, fatal celui-là ».

Interrogé sur le discours de Gaid Salah prononcé mardi, Said Sadi a répondu que « plus tôt il partira mieux vaut pour lui, ses discours ont montré qu’il n’a ni vision ni sens d’analyse ».

Poursuivant son analyse, Said Sadi estime qu’aujourd’hui « les moyens qui ont permis de faire vivre un système militaire autoritaire et improductif n’existent plus ».

« Ce n’est pas une armée qui est constituée pour se mettre au service de la république dont nous disposons mais d’une armée conçue pour mettre la république à son service » a-t-il ajouté.

La seule colonne vertébrale qui garantit la stabilité institutionnelle et la pérennité démocratique s’appelle, du point de vue du conférencier, « la volonté citoyenne ».

Abordant la lancinante question de la transition, Said Sadi a estimé que « toute précipitation peut engendrer des effets pervers dont le pays peut faire l’économie pour peu que les démarches soient à la hauteur des exigences de l’heure ».

« Le moment de félicité qui traverse la nation doit être utilisé au mieux pour que les fondations du nouvel Etat soient valides et légitimes. C’est la seule manière de faire admettre au peuple les difficultés sociales qui ne manqueront pas de surgir d’ici à peine un an et demi », a-t-il poursuivi avant d’expliquer encore que « la phase de transition doit être pensée comme la clé de voûte de l’Algérie future ».

Plus concrètement, le Dr. Sadi explique que « cela veut dire que les acteurs politiques les plus avisés, les groupes sociaux les plus crédibles doivent être activement mobilisés pendant toute cette période pour poser en termes lisibles par tous les principes généraux qui détermineront la vie de la nation démocratique ».

Il y a donc, selon lui, lieu de prendre le temps qu’il faut pour débattre afin que tout un chacun entende et comprenne ce dont est signifiant le soulèvement citoyen et ce qu’il implique pour notre destin immédiat.

Techniquement, Said Sadi plaide pour une présidence collégiale et une élection législative avant la présidentielle. « C’est le parlement, démocratiquement élu, qui aura à définir puis adopter la nature du régime qui sied le mieux au pays: présidentiel, parlementaire…. »

La question sur laquelle, par contre il faut être vigilant, selon Said Sadi, ce sont les préalables démocratiques universels que tous ceux qui veulent postuler à représenter le peuple doivent s’engager à respecter. « C’est autour de cette question que le débat doit désormais être recentré » a-t-il plaidé.

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