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Scandale Benagoun : le silence méprisant des autorités

Scandale Benagoun : le silence méprisant des autorités

Vingt-quatre heures sont passées depuis l’annonce par la présidence que le ministre du Tourisme, Messaoud Benagoun, a été démis de ses fonctions trois jours à peine après sa nomination dans le gouvernement du nouveau premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.

L’annonce a été effectuée par le biais d’un communiqué laconique et, depuis, aucune explication n’a été apportée par la présidence quant aux raisons ayant mené au limogeage de Benagoun. L’opinion publique algérienne a donc dû s’en remettre aux spéculations de certains médias pour obtenir des éléments d’éclairage en rapport avec ce coup de théâtre.

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L’ex-ministre aurait ainsi des antécédents judiciaires et aurait été condamné à quatre reprises, dont une fois à une peine de six ans de prison. L’information n’a pas été officiellement confirmée, et il n’a pas non plus été établi si cela a bien été la raison ayant poussé le président Bouteflika à prendre une mesure aussi drastique et publiquement embarrassante.

La présidence n’est pas l’unique institution à maintenir un silence radio. Le premier ministre fraîchement nommé, Abdelmadjid Tebboune, est également resté silencieux durant ces cruciales vingt-quatre heures suivant le limogeage de Messaoud Benagoun. La crédibilité de son poste est pourtant clairement la plus en jeu. En effet, de nombreuses voix se sont élevées afin de dénoncer un gouvernement nommé dans la précipitation, sans avoir effectué les vérifications les plus basiques dans la nomination des ministres. Aucune explication n’a été apportée sur les circonstances ayant mené à la nomination du ministre, de même qu’il n’y a aucune explication sur les raisons derrière son limogeage.

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Le Mouvement populaire algérien (MPA), parti dont est issu Messaoud Benagoun, a quant à lui attendu plus de vingt-quatre heures avant de s’exprimer sur le limogeage de l’ex-ministre. Le MPA a affirmé, ce lundi dans un communiqué, que Messaoud Benagoun dispose d’un casier judiciaire vierge. Le MPA a également pris la défense de son membre, estimant que ce dernier est victime d’une « machination diabolique qui a jeté en pâture l’honneur d’un jeune militant dont le seul crime est de vouloir servir son pays ». Pour le parti d’Amara Benyounes, « Messaoud Benagoun n’est ni un délinquant ni un corrompu ».

Dans un monde où un mensonge peut faire le tour de la planète avant que la vérité mette ses chaussures, la réponse du MPA est hésitante, trop tardive et sans substance. D’autant plus que le parti n’a pas immédiatement rendu public le casier judiciaire et les diplômes de leur militant, annonçant simplement que cela sera fait dans le futur.

Messaoud Benagoun lui-même n’est également pas exempt de reproche. En ne démentant pas formellement et immédiatement les accusations portées à son encontre, l’ex-ministre a offert une résonance d’autant plus forte aux accusations portées contre lui, leur donnant du crédit à chaque seconde supplémentaire dans laquelle il garde le silence.

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