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Situation financière : une position extérieure jugée « solide », un front interne plus précaire

Situation financière : une position extérieure jugée « solide », un front interne plus précaire

La situation économique de l’Algérie est marquée par une certaine stabilité, à en croire un rapport de Mohamed Loukal, gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), présenté ce mercredi 12 avril, au Conseil de la Nation.

Croissance économique et dépense publique stables

Le PIB de l’Algérie a crû de 4% en 2016, contre 3,8% un an plus tôt, annonce Mohamed Loukal. Dans le détail, le PIB hors hydrocarbures a connu un ralentissement à 3,7%, contre 5% en 2015, selon la même source. Le maintien du taux de croissance global est donc essentiellement tiré du secteur des hydrocarbures, en hausse de 5,6% en 2016, alors qu’il était en quasi-stagnation, voire en recul durant les années précédentes.

Les moteurs de la croissance sont toujours les mêmes d’année en année, selon Loukal. En effet, les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du BTPH et des services marchands demeurent les principales sources de croissance, précise-t-il. Pour rappel, le principal facteur de la croissance algérienne est lié à la dépense publique. Celle-ci est restée à des niveaux élevés (7 300 milliards de dinars en 2016, contre 7 650 milliards en 2015), malgré un effondrement des recettes, explique le dirigeant de la Banque d’Algérie.

Fonte des exportations : 26 milliards de déficit de la balance des paiements

Les ventes d’hydrocarbures ont rapporté à l’Algérie un montant de 27,66 milliards de dollars en 2016, avec un prix moyen du baril à 45 dollars. C’est un recul de plus de 5 milliards de dollars en un an, malgré une hausse de 10,6% des volumes exportés, selon l’institution monétaire nationale. Dans ce contexte, la fiscalité pétrolière a reculé à 1 805 milliards de dinars (contre 2 273,5 milliards en 2015).

De leur côté, les exportations hors hydrocarbures sont en recul et représentent toujours une part infime des recettes extérieures du pays : 1,39 milliard de dollars en 2016, indique Mohamed Loukal.

En fin de compte, en comptabilisant les importations (incluant les biens et les services) et les différentes sorties de capitaux (rapatriement de dividendes…) la balance des paiements demeure fortement déficitaire, avec un niveau de 26,03 milliards de dollars. Un déficit en léger recul par rapport à l’année précédente (27,54 milliards), précise la même source.

La position extérieure de l’Algérie jugée « solide »

Sur le front externe, « la situation financière extérieure du pays demeure stable et relativement confortable », estime le Gouverneur. Les réserves de change sont en recul, mais se maintiennent au-dessus des 100 milliards de dollars, précise-t-il, sans donner le chiffre exact.

Le niveau d’endettement extérieur reste historiquement faible, avec 2,45% du PIB, soit 3,85 milliards de dollars, assure la BA. Cette position extérieure de l’Algérie est donc qualifiée de « soutenable ».

Dinar, inflation, liquidités bancaires…

En revanche, la situation financière interne de l’Algérie est plus précaire. Tout d’abord, Mohamed Loukal s’inquiète du fort retour de l’inflation, ayant enregistré un taux moyen de 6,4% en 2016, bien loin de l’objectif de la Loi de finances (4%). Cette inflation aurait été « plus sévère » sans une intervention de la Banque d’Algérie à travers sa politique monétaire, estime le Gouverneur.

Cela dit, Loukal impute cette hausse des prix à la spéculation et « des situations dominantes dans certains marchés ». Il écarte ainsi la piste d’une « expansion [création, NDLR] monétaire » ou d’une hausse des prix à l’importation.

Dans le même ordre d’idée, le Gouverneur de la banque central a relevé un léger rebond du dinar, qui s’échange à 116,4 dinars pour un euro en janvier 2016 « et continue dans la même tendance durant le premier trimestre 2017 ».

En termes de liquidités bancaires, le Gouverneur enregistre un recul persistant. Elles atteignent désormais 821 milliards de dinars, contre 1833 milliards en 2015 et 2731 en 2014, soit une division par plus de 3 en l’espace de trois années. En parallèle, les crédits à l’économie ont de leur côté continué de croître, avec un taux de 15, 28% en 2016 contre une 16,57% en 2015, précise Mohamed Loukal.

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