La marche de protestation des étudiants de l’université de Bouira contre le rejet d’une proposition de financement de la généralisation de l’enseignement de Tamazight, qui devait se dérouler ce lundi, a été empêchée par les services de police, a-t-on constaté sur place.

Des centaines d’étudiants de plusieurs départements n’ont pas pu marcher en raison d’un déploiement impressionnant des policiers. Les ruelles et les édifices publics, sur l’itinéraire de la marche entre le campus universitaire le siège de la wilaya, ont été quadrillés par des unités de police. « Ma ulach tamazight ulach, ulach…» (s’il n’y a pas tamazight il n’y a ni…, ni…) ont scandé à haute voix les étudiants, ayant aussi observé un rassemblement devant le siège du rectorat de l’université.

"Ma ulach tamazight ulach, ulach…»

Les protestataires ont appelé à plus de garanties pour la promotion de la langue Amazighe et ont dénoncé le projet de loi de finances 2018. « Nous voulons que notre langue soit promue au même titre que la langue arabe. Halte à la provocation et stop au dénigrement de notre langue », ont-ils déploré.

Aucune interpellation, ni incident n’ont été signalés. En fin de matinée, les étudiants campaient toujours devant l’entrée de l’université.

Établissements scolaires paralysés

La contestation a touché aussi les établissements scolaires, dans plusieurs communes de la wilaya de Bouira, qui ont fermé leurs portes en raison de la grève des élèves.  Dans la région est de la wilaya, notamment à M’Chedallah, Bechloul, Ahnif, El Esnam, plusieurs lycées et CEM, ont été paralysés par la grève. Les lycéens ont organisé dimanche des marches contre la « stigmatisation », de Tamazight. Ce lundi, ils ont boycotté les cours.