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Technologie 5G : guerre digitale entre la Chine et les États-Unis

Technologie 5G : guerre digitale entre la Chine et les États-Unis

Les deux puissances ambitionnent d’obtenir le monopole dans le développement de la technologie 5G. Mais pour l’heure, la Chine, qui cherche à se défaire de son image « d’usine du monde » pour devenir maître en matière d’innovation, mène actuellement la course dans le déploiement de l’internet mobile ultra-rapide.

Selon une enquête du cabinet de recherche en télécommunications Analysys Mason réalisée pour la CTIA – l’association américaine des opérateurs de télécommunications – la Chine est en tête dans la course au déploiement de la 5G devant la Corée du Sud, les États-Unis et le Japon.

Une courte avance de la Chine rendue possible par « une politique gouvernementale proactive et à l’impulsion venant du secteur », commente la CTIA dans un communiqué. « Les principaux fournisseurs de services sans fil ont mené des essais poussés en 5G et se sont engagés dans des lancements commerciaux en 5G », indique la même source.

Cette étude, publiée en avril, a examiné dans dix pays les actions prises par les entreprises et les politiques publiques.

L’empire du Milieu a investi des sommes colossales dans le développement de cette technologie. Selon un document d’études prévisionnelles du ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information datant de 2017, et cité par Reuters, les investissements cumulés de la Chine sur 5G devraient atteindre 1.650 milliards de yuans d’ici 2025. Les équipementiers télécoms chinois – à l’instar de ZTE et Huawei Technologies – devraient en être les principaux bénéficiaires, indique la même source.

Washington voit d’un très mauvais oeil les ambitions d’expansionnisme technologique des Chinois. Début mars, alors que le singapourien Broadcom, fabricant de microprocesseurs, s’apprête à mettre la main sur son rival américain Qualcomm, une lettre du Comité américain sur les investissements étrangers (CFIUS), chargé d’analyser les rachats d’entreprises américaines par des sociétés étrangères, s’inquiète d’une telle opération, y voyant une menace pour la sécurité nationale.

« Un basculement vers une domination chinoise dans la 5G aurait d’importantes conséquences négatives en termes de sécurité pour les « États-Unis », écrit alors Aimen Mir, vice-secrétaire adjoint au Trésor pour la sécurité des investissements.

Dans cette même lettre, le CFIUS craint que cette acquisition réduise les dépenses en recherche et développement (R&D) de Qualcomm et que le groupe américain se retrouve affaibli face à la concurrence des groupes chinois.

Quelques jours plus tard, le président américain prend la décision – fait rare – de bloquer ce qui devait être la plus grosse fusion de l’histoire du secteur des technologies (117 milliards de dollars). Officiellement, Donald Trump évoque « des éléments crédibles », sans toutefois les détailler, laissant penser que l’opération pourrait menacer la sécurité nationale. En réalité, les États-Unis craignent que ses entreprises nationales se fassent distancer et perdent la course dans la technologie 5G face aux Chinois. Les premiers déploiements commerciaux en Asie et aux États-Unis sont attendus cette année.

Dans cette course commerciale, les États-Unis ont décidé de fermer l’accès des géants des télécoms chinois au marché américain. Washington a annoncé cette semaine le blocage des ventes des équipementiers chinois Huawei et ZTE aux opérateurs américains.

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