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Traite des êtres humains : Washington rehausse la note de l’Algérie mais la place sous observation

Traite des êtres humains : Washington rehausse la note de l’Algérie mais la place sous observation

Anis Belghoul / NEWPRESS

L’Algérie vient de passer de la catégorie 3, la pire, à la catégorie 2 dans le rapport du département d’État américain sur la traite des êtres humains,  dévoilé mardi soir à Washington par le secrétaire d’État Rex Tillerson.

Cette amélioration du classement vient toutefois avec une mise sur liste d’observation et ramène l’Algérie à la même position qu’elle occupait en 2010 parmi les 188 pays étudiés.

Selon ce rapport et à titre de comparaison, la Tunisie, le Maroc et l’Afghanistan font mieux que l’Algérie qui figure dans le même lot que le Rwanda, l’Arabie saoudite ou l’Irak.

Le département d’État américain note que bien que le gouvernement algérien ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite des êtres humains, « il déploie d’importants efforts pour le faire ». Le rapport cite une enquête qui a abouti à la poursuite de 16 trafiquants et l’identification de 65 victimes potentielles de travail forcé.

Ce résultat  tranche avec celui de 2015 où aucune poursuite n’a été enregistrée, note la même source. « Malgré leur statut d’immigrants illégaux, le gouvernement algérien a fourni aux victimes un logement temporaire, une aide médicale et d’autres services de base dans un centre de transit », ajoute le rapport.

En termes d’efforts déployés par l’Algérie pour lutter contre la traite des êtres humains, le rapport 2017 cite « la publication d’un décret présidentiel en septembre 2016 qui institue le comité interministériel de lutte contre la traite et lui assignant un budget dédié pour mettre en œuvre son mandat ».

Le rapport déplore toutefois que le gouvernement « ne disposât pas d’un mécanisme normalisé pour diriger les victimes potentielles aux services de protection gérés par les gouvernements ou les ONG. En outre, en raison d’un manque d’efforts d’identification, les autorités ont continué à punir les victimes potentielles de la traite pour des actes qui sont le résultat direct de la traite (violations des lois sur l’immigration et la prostitution) ».

Le département d’État note que « l’Algérie est un pays de transit et de destination et, dans des cas très isolés, un pays source pour l’exploitation sexuelle des enfants et le travail forcé des adultes. Les migrants sub-sahariens, principalement du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Guinée, du Libéria et du Nigéria, sont les plus vulnérables au trafic du travail et du sexe en Algérie, principalement en raison de leur statut migratoire irrégulier, de leur pauvreté et de leurs barrières linguistiques. Les femmes non accompagnées et les femmes qui voyagent avec des enfants sont également particulièrement vulnérables à l’exploitation ».

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