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Un ex-ministre algérien soupçonné d’être corrompu par le Qatar

Un ex-ministre algérien soupçonné d’être corrompu par le Qatar

Le Qatar est de nouveau soupçonné de corruption de responsables étrangers et un ancien ministre algérien fait l’objet d’une plainte à Paris dans le cadre de cette affaire.

Cette fois c’est en France que le Qatar est visé par une plainte pour corruption de juges de la Cour internationale de justice (CIJ), dont l’ancien ministre algérien Mohamed Bedjaoui.

La plainte est déposée auprès du Parquet national financier (PNF) par le député Philippe Latombe, rapporte le journal français Libération.

Trois personnalités sont nommément visées : Ali Bin Fetais Al Marri, ancien procureur du Qatar, Mohamed Bedjaoui, ancien ministre algérien des Affaires étrangères et l’homme d’affaires français Jean-Paul Soulié. Le député soupçonne le Qatar d’avoir versé des pots-de-vin pour être favorisé dans ses affaires pendantes au niveau de la CIJ.

Le député français présente l’ancien procureur du Qatar Al Marri comme un « acteur important de la stratégie d’influence mise en œuvre par le Qatar auprès de personnalités publiques étrangères ».

« Ami d’élus français notoire », il avait la haute main, en sa qualité de vice-ministre de la Justice entre 1998 et 2002, sur les gros dossiers judiciaires engageant son pays, notamment devant la CIJ.

Il aurait remis des cadeaux à de hauts responsables français, dont l’ancien ministre de l’Education Vincent Peillon. Al Marri a acquis en 2013 un hôtel particulier à Paris pour 9,6 millions d’euros, et deux immeubles en Suisse pour 9,8 millions d’euros, alors que son salaire était de 12 000 euros et il ne possédait pas de fortune personnelle connue. Paradoxalement, il dirigeait une ONG de lutte contre la corruption basée en Suisse.

Interrogations sur les biens acquis par un ex-ministre algérien à Paris

Mohamed Befjaoui, 93 ans, éminent juriste, ancien juge à la CIJ de La Haye, dont il a été également le président en 1993, a exercé les fonctions de ministre des Affaires étrangères entre 2005 et 2007, sous l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Il est souvent cité en Algérie dans des affaires judiciaires, notamment à cause des frasques de son neveu Farid Bedjaoui. En janvier dernier, Mohamed Bedjaoui a écopé en Algérie d’une peine de 10 ans de prison ferme par contumace dans une affaire de dilapidation de deniers publics impliquant de nombreux autres anciens ministres, dont Chakib Khellil, ancien ministre de l’Energie.

Dans sa plainte, Philippe Latombe souligne que l’ancien ministre algérien a, à partir de 2002, alors qu’il était jugé à la CIJ, acquis et revendu des biens en France pour un montant de 7 millions d’euros.

Parmi ces biens, des appartements dans le XVIe arrondissement de Paris et à Neuilly. Une de ses filles, alors âgée de 23 ans, a aussi acquis un appartement dans le Marais pour 335 000 euros.

Enfin, le Français Jean-Paul Soulié est présenté dans la plainte comme « l’homme-clé de la relation franco-qatarie depuis les années 70 » et l’ « intermédiaire obligé des grands contrats de défense et d’énergie ».

Dans le cadre d’un litige entre Bahreïn et le Qatar, il aurait fait miroiter aux responsables de son pays de gros contrats d’avions si la France donnait « un coup de pouce » aux Qataris au niveau de la Cour internationale de justice.

Selon Libération, le Parquet national financier n’a pas tranché sur les suites à donner à cette plainte.

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