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France. Un gouvernement très hétéroclite, mais peu diversifié  

France. Un gouvernement très hétéroclite, mais peu diversifié  

Le casting a finalement été dévoilé mercredi après-midi. L’équipe gouvernementale du nouveau locataire de Matignon, Édouard Philippe, compte 18 ministres et 4 secrétaires d’État.

Elle réunit des personnalités de gauche, du centre, de droite et de la société civile. Mais aussi des ministres de l’ère Hollande. Une « ouverture » qui n’est pas sans rappeler le modèle défendu par Nicolas Sarkozy en 2007.

Macron s’offre le petit protégé de Sarkozy

Bien qu’il ne s’agisse pas des noms régulièrement cités par la presse française ces derniers jours (Jean-Pierre Raffarin ou Jean-Louis Borloo), deux personnalités clés de la droite font leur entrée au gouvernement.

Bruno Le Maire, 48 ans, candidat malheureux à la primaire de droite et du centre (2,4 % des voix), qui espérait -il y a encore un an- incarner « le renouveau » en politique, a été nommé ministre de l’Économie. Il a déjà été ministre de l’Agriculture sous Nicolas Sarkozy.

Autre entrée remarquée, celle de « l’étoile montante du parti ». Gérald Darmanin, 34 ans, ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy pour la primaire de droite et du centre, a été nommé ministre de l’Action et des Comptes publics. Ironie du sort : en septembre 2016, Nicolas Sarkozy promettait à son poulain que sa vie allait « changer dans huit mois », lui laissant donc sous-entendre qu’il occuperait un poste de ministre.

À droite, ces nominations ne sont manifestement pas du goût de tous. Dans un communiqué, le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, indique que les « membres de LR » qui ont « rejoint » le gouvernement « ne font plus partie des Républicains ».

Bayrou le retour, après 20 ans d’absence

Les centristes tirent manifestement leur épingle du jeu de l’accord d’alliance signé avec Emmanuel Macron en février. François Bayrou, 65 ans, président du Modem, absent d’un exécutif depuis 1997, fait son retour. Il décroche le ministère de la Justice.

Marielle de Sarnez, 66 ans, vice-présidente du Modem, occupe le poste de ministre des Affaires européennes. Quant à la députée européenne centriste, Sylvie Goulard, 52 ans, elle obtient la Défense.

Rescapés de l’ère Hollande

Certes, Emmanuel Macron avait indiqué qu’il ne reprendrait pas de ministres de François Hollande s’il était élu. Pourtant, cette nouvelle équipe compte deux rescapés du précédent gouvernement.

Jean-Yves Le Drian, 69 ans, ministre de la Défense a été nommé ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Fin mars, ce pilier de la « Hollandie » avait abandonné le candidat du parti socialiste Benoît Hamon pour apporter son soutien à Emmanuel Macron. Ce sont désormais ses positions en matière de diplomatie qui sont très attendues… La presse marocaine évoque déjà une supposée proximité du nouveau ministre avec l’Algérie.

Quant à Annick Girardin, ministre de la Fonction publique de François Hollande, elle avait appelé à voter « utile » en faveur d’Emmanuel Macron au premier tour. Cette ancienne députée du Parti radical de gauche, originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon a été nommée ministre de l’Outre-mer.

Un ancien animateur de télévision ministre de l’Écologie

Les médias français sont unanimes. Il s’agit d’une belle prise. Nicolas Hulot, 62 ans, écolo le plus célèbre de France -il s’est fait connaître en présentant l’émission Ushuaïa sur TF1– accepte enfin le poste de ministre de l’Écologie.

Sollicité par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy puis François Hollande pour prendre les rennes de ce ministère, il a toujours décliné. Pourtant Nicolas Hulot est loin d’être un soutien de la première heure du président. Fin avril, il avait appelé à voter pour Emmanuel Macron, précisant qu’il s’agissait d’un « vote de raison, pas d’adhésion ». En revanche, Matthieu Orphelin, ancien porte-parole et bras droit de Nicolas Hulot, avait apporté son soutien dès fin février au candidat d’En Marche !

Femmes et représentants de la « diversité » écartés des postes clés

Si le gouvernement respecte la parité (9 femmes ministres et 9 hommes), on observe néanmoins qu’une seule femme occupe un ministère régalien. Il s’agit du ministère des Armées, confié à Sylvie Goulard. En outre, les trois ministères d’État (les plus hauts dans l’ordre protocolaire) sont confiés à des hommes.

Enfin, « la diversité », est peu représentée. Mounir Mahjoubi, 33 ans, d’origine marocaine, conseiller numérique d’Emmanuel Macron pendant sa campagne, devient secrétaire d’État chargé du Numérique. La Guadeloupéenne Laura Flessel, 45 ans, ancienne championne olympique d’escrime a été nommée ministre des Sports.

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