La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, qui a débuté mardi 3 novembre en Algérie, commence mal. Le président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), Messaoud Belambri, pointe deux grands problèmes : le remboursement du vaccin et à sa disponibilité.

« S’agissant du vaccin contre la grippe, on a été surpris en essayant de remplir le logiciel de remboursement Chifa que cette marque (vaxygriptetra) n’a pas encore été introduite sur la liste officielle des médicaments remboursables », signale M. Belambri dans une déclaration à TSA.

« Nous avons l’habitude d’utiliser le vaxygrip trivalent à trois souches, mais cette année, selon les recommandations de l’OMS, on va utiliser un vaccin à quatre souches (quadrivalent). Malheureusement, ce vaccin n’a pas été encore introduit sur la liste officielle des médicaments remboursables que nous utilisons à travers le système Chifa au niveau des officines », s’inquiète le président du Snapo qui appelle à une mise à jour de cette liste.

« Selon nos contacts avec les organismes de la sécurité sociale, le vaccin (quadrivalent) a été admis au remboursement par le CRM (Comité de remboursement médical) interministériel, mais à ce jour nous n’avons pas reçu de mise à jour concernant son remboursement aux assurés sociaux (âgés de plus de 65 ans ou atteints de maladies chroniques) », ajoute M. Belambri, en affirmant qu’à ce jour, au niveau des pharmacies, le nouveau vaccin n’est pas pris en charge dans le cadre du tiers payant, car ne figurant pas sur la liste des médicaments remboursables, mise en place par la sécurité sociale et utilisée par les officines pharmaceutiques.

« Nous attendons qu’il soit procédé à une mise à jour de cette liste », réclame M. Belambri, ajoutant : « jusqu’au samedi 7 novembre, le nouveau vaccin n’a pas encore été porté » sur la liste actualisée. « Nous ignorons quand allons-nous avoir cette mise à jour. Nous savons juste qu’après la décision du CRM, il faudra qu’il y ait un arrêté signé par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, et qu’ensuite il sera publié au Journal officiel, et ce n’est qu’après que nous recevrons la mise à jour. On ignore combien de temps tout cela va-t-il prendre. On ignore aussi si, une fois cette mise à jour effectuée, elle aura un effet rétroactif ». En attendant, « on ne peut pas admettre au remboursement ce vaccin du moment qu’il n’y a pas une décision sûre que son remboursement soit de manière rétroactive ».

Un problème de disponibilité du vaccin antigrippal

L’Algérie a fait une commande pour 1,8 million de doses du vaccin antigrippal de type quadrivalent comme l’a recommandé l’Organisation mondiale de la santé (OMS),  en raison du contexte sanitaire marqué par l’épidémie du Covid-19.

Les lots commandés ont commencé à arriver et d’autres sont attendus pour les semaines à venir. Cependant, le président du Snapo pointe un problème de disponibilité du vaccin dans les officines.

« Les pharmaciens trouvent beaucoup de difficultés à avoir ce vaccin. Les quantités proposées sont très petites et ne suffisent pas pour répondre à la demande. Et il y a beaucoup de pharmaciens qui n’ont pas à ce jour réussi à avoir des quantités de ce vaccin pour cette année. Il y a un véritable problème de disponibilité », alerte Messaoud Belambri.

« Les quantités proposées par les distributeurs et les grossistes sont vraiment insuffisantes et ne peuvent pas répondre, en l’état actuel, à la demande importante des patients. Nous souhaitons que la situation s’arrange dans les jours à venir », conclut-il.

Mercredi, la directrice générale de la pharmacie au ministère de la Santé, Pr Wahiba Hadjoudj, avait assuré que le vaccin antigrippal était disponible en quantités suffisantes.

« Je voudrais rassurer la population quant à la disponibilité des vaccins dès mardi 3 novembre. Non seulement au niveau des établissements publics de santé mais également au niveau des officines », a affirmé le Pr Hadjoudj, en précisant que la distribution des lots du vaccin a été effectuée au niveau de toutes les DSP (directions de la santé) pour qu’elles puissent les distribuer à leur tour à tous les établissements de santé relevant de leurs wilayas respectives.

 Selon le Pr Hadjoudj, le but de la campagne est de permettre « à tout le monde de se faire vacciner en même temps », d’où la démarche qui a été entreprise de distribuer les vaccins à tous les grossistes pour qu’à leur tour ils les distribuent aux officines pharmaceutiques.