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À Chtaibo, le marché des fruits et légumes le moins cher d’Oran

À Chtaibo, le marché des fruits et légumes le moins cher d’Oran

Au moment où de nombreux marchés connaissent une hausse des prix des fruits et légumes, TSA vous propose une virée à Haï Nedjma
communément appelé Chtaïbo, qui est sans conteste le marché le moins cher d’Oran.

Situé au sud de la ville d’Oran, « ce marché est fréquenté par des marchands venus des wilayas limitrophes : notamment de Relizane, Mostaganem et Mascara », explique un marchand de melons.

Ici, les prix sont très accessibles même aux familles les plus modestes. Les fruits et légumes se vendent trois fois moins chers que partout ailleurs à Oran.

Ceci est valable aussi bien pour ce qui est des cultures sous serres comme la tomate que celles de plein champ comme la carotte.

« La production a été très importante, cette année ce qui a fait mécaniquement baisser les prix », indique ce marchand qui propose ses
melons à 150 dinars la pièce.

L’ognon et la courge sont respectivement à 20 et à 40 dinars. Les pommes de terre et les carottes sont respectivement cédées à 30 et à 40 dinars. Les tomates sont proposées à 80 dinars le kilo.

Les fruits, comme les fraises (120 dinars la barquette) et les pastèques (250 dinars la grande pièce) sont très accessibles.
Un kilo d’abricots coûte 100 dinars. Pour une famille de 4 personnes, le budget hebdomadaire ne dépasse pas les 1200 dinars pour garnir un
panier bien rempli.

À titre de comparaison, au marché de la bastille au centre-ville d’Oran, le consommateur doit débourser trois fois plus d’argent pour se procurer la même quantité de fruits et légumes qu’il paye moins cher, ici à Chtaïbo.

Ainsi, l’on déduit que la flambée en vigueur dans divers marchés de la ville n’est pas entretenue par le repli de l’offre. Pour preuve, les
prix relevés sur plusieurs marchés de gros font ressortir des variations minimes.

Chez les grossistes, les prix ont plutôt tendance à se stabiliser, à un niveau bas, pour certaines variétés de fruits et légumes comme les pommes de terre, les navets, les carottes ou encore les courgettes.

En revanche, les prix pratiqués au détail sur la plus part des marchés d’Oran, passent du simple au double, voire le triple.

Des variations, plus ou moins prononcées, sont également constatées entre les marchés des quartiers populaires, la grande distribution et
les places commerciales situées dans les milieux résidentiels.

Sans oublier les grands écarts entre les quartiers populaires et zones résidentielles. Oran peut être aisément qualifiée de ville la plus
chère.

L’explication de la flambée des prix à travers la majorité des marchés, trouve donc son origine dans l’intermédiation qui prélève de
grosses marges sous l’effet de la multiplication des transactions. Un lot de tomates fait souvent l’objet de pas moins de 3 à 4 opérations,
estime un professionnel.

Au passage, le prix du produit est renchéri de 50 à 100%, voire à 200%. Le ministre du Commerce, Said Djellab, a annoncé, la semaine dernière, qu’il comptait présenter prochainement un projet au gouvernement pour réorganiser les marchés des fruits et légumes pour endiguer la spéculation.

« Je compte présenter un projet pour encourager la grande distribution et la création des centrales d’achat », a-t-il dit.

Contacté, M. Semraoui, économiste de l’université d’Oran, a vivement critiqué ce qu’il qualifie de « fausse solution » du ministre du commerce.

« Il est de notoriété publique que dans plusieurs pays à travers le monde, la grande distribution écrase l’agriculture en adoptant des comportements abusifs. Les centrales d’achat de la grande distribution profitent d’un rapport de force disproportionné dans leurs négociations avec les producteurs. Le rapport de force est forcément défavorable, si ce n’est complètement disproportionné », pointe M. Semraoui, maître de conférences en sciences de gestion et consultant pour les entreprises agroalimentaires.

Pour cet économiste, la grande distribution ne profitera ni aux agriculteurs ni encore moins aux consommateurs. Ce sont les distributeurs qui récupéreront l’essentiel des bénéfices, au détriment surtout des consommateurs.

« C’est connu : la grande distribution offre aux consommateurs une mauvaise qualité des produits et aux agriculteurs un prix misérable qui incite à abandonner le secteur agricole », soutient cet économiste.

Comme solution, ce dernier préconise de « mettre en place une charte devant réguler les rapports commerciaux entre producteurs, transformateurs et distributeurs et la consécration de sanctions en cas de non-respect de cette charte ».

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