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Affaire de la cocaïne : les interrogations de l’avocat de Kamel Chikhi

Affaire de la cocaïne : les interrogations de l’avocat de Kamel Chikhi

Plus de deux mois après la saisie de 701 kg de cocaïne au port d’Oran, l’enquête semble piétiner. « À l’exception de l’envoi des commissions rogatoires, il n’y a rien de nouveau », a affirmé Me Saïd Younsi, un des avocats de Kamel Chikhi, dit « Le boucher », dans un entretien, ce lundi 6 août, au quotidien El Watan.

Me Younsi évoque des « faits troublants qui suscitent des interrogations » concernant les images enregistrées par les caméras de surveillance installées dans les bureaux de Kamel Chikhi. Un exemple : « Parmi les images, déclare Me Younsi, on voit un conservateur dans le bureau de Kamel Chikhi, avec un juge, président d’un tribunal administratif. Le conservateur est en prison, le magistrat n’a jamais été inquiété. Je ne dis pas que le dernier est impliqué. Mais je me pose des questions », relate l’avocat.

Et d’ajouter : « Plus grave encore, il y a cette visite à Kamel Chikhi d’un responsable au ministère de la Justice. Pour quelle raison ce responsable se déplace-t-il en prison pour discuter avec Kamel Chikhi ? ».

Plus loin, Me Younsi se demande « pourquoi Chikhi est le seul à avoir été placé en détention ? ». Il ajoute : « Chikhi a été emprisonné avant même que sa marchandise n’arrive au port ».

À la question de la journaliste de savoir si les propriétaires de la cocaïne peuvent avoir suffisamment de moyens pour acheter toutes les complicités possibles en Algérie, l’avocat répond : « C’est de la cocaïne pure. Elle ne peut pas être utilisée telle quelle. Pour sa mise sur le marché, elle nécessite une transformation dans les laboratoires spécialisés qui n’existent pas en Algérie. Comment peut-on acheter une telle quantité sans se déplacer ne serait-ce qu’une fois au Brésil ? (…). Comment peut-on ramener une telle quantité de drogue sans se déplacer pour négocier et mener la transaction ? C’est invraisemblable ». Une manière de dire que l’affaire est plus tentaculaire qu’on veut le faire croire.

Pour Me Younsi, Abdelghani Hamel, peut apporter un éclairage précieux.  « Nous sommes convaincus que l’ex-patron de la police détient une part de vérité qui pourrait aider la justice à élucider cette affaire », a affirmé l’avocat qui a déposé, depuis plus d’une semaine, une demande d’audition d’Abdelghani Hamel sur le bureau du juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé d’Alger.

Rappelant qu’aucune suite n’est encore donnée à la demande en question, l’avocat, a jugé « les propos tenus publiquement par l’ex-patron de la police devant les caméras de télévision de très importants pour la défense du principal prévenu ».  « Il a parlé de graves dépassements lors de l’enquête préliminaire et a déclaré détenir des informations sur le dossier. Il est donc essentiel pour nous d’avoir des précisions », a ajouté Me Younsi qui dit ne pas vouloir anticiper sur les évènements.

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