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Aliments de bétail : pourquoi ne pas plafonner les prix ?

Aliments de bétail : pourquoi ne pas plafonner les prix ?

New Press

Depuis quelques jours, c’est tout le secteur de l’élevage qui est en état d’alerte. Hier dimanche 18 juin, les représentants du conseil interprofessionnel des aviculteurs ont rencontré le ministre de l’Agriculture pour lui faire part de leurs inquiétudes.

« Nous avons parlé d’élevage de volailles en Algérie de façon générale et de la question des aliments en particulier car il y a un grand et flagrant manque d’aliments », a expliqué Mohamed Habas, éleveur de volailles à Bouira.

Outre le manque des aliments, les aviculteurs ont vu les prix de ces produits flamber. Résultat, les prix des poulets et des œufs risquent d’augmenter très fortement d’ici la rentrée sociale, préviennent-ils.

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Ce lundi matin, ce sont les représentants des fabricants d’aliments de bétail et de volaille qui ont été reçus au ministère du Commerce où ils ont exprimé leurs préoccupations sur la disponibilité de la matière première pour la fabrication de l’alimentation animale.

Cette situation n’est pas nouvelle. Depuis maintenant plusieurs années, le même problème revient régulièrement : des pénuries d’aliments de bétail provoquent une flambée des prix des volailles et de la viande. Jusque-là, les précédents gouvernements n’avaient pris aucune mesure sérieuse. Ils se sont contentés de pointer la spéculation.

Le gouvernement Tebboune a choisi une approche différente. Il a instauré des licences d’importation dont une bonne part a été attribuée à l’organisme public ONAB. Il a également lancé des enquêtes sur les activités de plusieurs importateurs, soupçonnés de spéculation.

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Mais ces décisions risquent de s’avérer insuffisantes. Rapidement, les mêmes problèmes risquent de resurgir. Pour mettre fin à la spéculation dans le secteur, le gouvernement risque de ne pas avoir d’autre choix que d’appliquer la même recette que pour le sucre et l’huile : plafonner les prix et fixer des marges aux importateurs et aux distributeurs. L’aliment de bétail est un produit boursier. Il sera donc facile de maîtriser le processus de définition des prix.

Pour l’Algérie, maîtriser le prix de l’aliment de bétail est bien plus important et stratégique que pour le sucre. La spéculation menace l’équilibre de tout un secteur : l’élevage. Elle prive également de nombreuses familles d’apports en protéines animales, indispensables à l’équilibre alimentaire.

En régulant les prix des aliments de bétail, le gouvernement va stabiliser ceux des viandes blanches et rouges et des œufs.

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