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Café littéraire de Béjaïa : « Nous maintenons notre conférence avec Saïd Sadi sans passer par les autorités »

Café littéraire de Béjaïa : « Nous maintenons notre conférence avec Saïd Sadi sans passer par les autorités »

Kader Sadji, est membre du Café littéraire de Béjaïa. Il revient dans cet entretien sur la dernière décision des autorités locales qui exigent une autorisation de la wilaya pour l’organisation d’une conférence avec Said Sadi prévue le 17 août prochain.

Quelle est votre lecture de la dernière décision de la wilaya autorités qui exige une autorisation pour l’organisation de votre activité littéraire ?

Les autorités ne veulent pas d’un débat littéraire qui se passe d’une manière tout à fait libre. Les autorités veulent toujours imposer une autorisation pour qu’une conférence soit tenue. Elles ne veulent pas permettre aux associations d’activer de manière libre sans passer par une quelconque autorisation de daïra ou des services de la wilaya. Le fond du problème c’est que les autorités ne veulent pas permettre aux citoyens d’accéder à l’espace culturel, aux débats, aux échanges libres. Il y a une véritable volonté de celer cet espace. Ce qui est une atteinte grave à la liberté d’expression et à la liberté de pensée.

Said Sadi est-il la seule cible des autorités à travers cette décision ?

Nous avons déjà reçu plusieurs auteurs et écrivains au Café littéraire de Béjaïa, sans l’autorisation de l’administration. Avant, il suffisait d’introduire une demande au niveau de la direction du théâtre de Béjaïa et la salle nous est accordée. Maintenant, qu’il s’agit de Said Sadi, les autorités nous exigent une autorisation de la wilaya. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que les autorités interdisent une conférence littéraire de cet auteur. En 2015 nous avons introduit une demande d’autorisation pour que ce dernier puisse présenter son ouvrage sur Amirouche. Elle ne nous a pas été accordée par la wilaya. Donc nous avons une expérience sur ce point. Certes, Said Sadi a un statut politique mais le Café littéraire de Béjaïa l’a invité comme auteur d’un livre qui s’intitule Chérif kheddam, le chemin du devoir. Un ouvrage sur un grand artiste kabyle. Le Café littéraire de Béjaïa considère qu’un auteur quel que soit son statut, même politique, est libre dans sa société.

Que comptez-vous faire maintenant ?

On ne va pas aller à la wilaya pour quémander une autorisation. Tout simplement, parce que nous avons invité Said Sadi l’auteur, par l’homme politique. Nous maintenons notre conférence sans passer par les autorités. Maintenant, si les autorités veulent fermer les portes du théâtre, nous serons sur place. On va la tenir à l’extérieur avec une vente dédicace et on protestera contre toutes ses pratiques administratives, astreignantes, qui portent atteinte à la liberté d’expression.

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