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Carnet de campagne 19 : « Il n’y a que les pauvres qui payent les impôts en Algérie »

Carnet de campagne 19 : « Il n’y a que les pauvres qui payent les impôts en Algérie »

Fateh G / PPAgency / NEWPRESS

A Alger, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, est revenu sur la crise de la presse en Algérie. « Même dans les grands pays, il n’y a pas 130 journaux. Le marché est devenu plus serré. Écrivez mieux, vous vendrez plus, avec ou sans publicité. Le président a parlé dernièrement du Fonds d’aide à la presse écrite. En France, existe-t-il un fonds d’aide à la presse ? », s’est-il demandé. Sur un autre chapitre, Ouyahia a déclaré que l’État ne peut pas payer les allocations familiales pour les travailleurs étrangers exerçant en Algérie. « Sinon, on leur augmente leurs bénéfices et eux en profitent pour faire fuir plus les capitaux vers l’étranger. Ce n’est pas encore le moment. Ce n’est qu’un exemple. Combien faut-il de réformes à mener ? De changements à introduir e? », s’est-il encore interrogé.

À Blida, il a soutenu que les réformes introduites par le président de la République permettent aujourd’hui le payement des salaires. « Sans ces mesures, le fonctionnaire, le militaire, le gendarme n’aurait pas reçu leurs salaires ce mois de novembre. Personne n’aurait été payé parce que l’État était en faillite. Le pétrole nous a trahis ! Certains disent où sont passés les 1000 milliards de dollars. Les gens savent où cet argent est parti; dans les logements et dans ce qui a été détruit (en raison du terrorisme notamment dans la Mitidja). L’Algérie a construit plus de 4 millions de logements. Durant les 18 ans de règne de Bouteflika, le nombre des étudiants est passé de 300.000 à 1, 7 millions », a-t-il détaillé.

À Alger, Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, a ironisé sur le propos attribué à Ahmed Ouyahia relatif au yaourt. « Je n’aime pas le yaourt et je ne le mange pas. Moi, je mange le raib (petit lait) de mes ancêtres », a-t-il plaisanté. Le FLN est, selon lui, ciblé par tout le monde en raison de sa popularité. « Ils ont commencé à nous attaquer dès qu’ils ont vu l’accueil qui nous était réservé dans les wilayas. C’était une véritable bataille pour sortir de la salle à chaque fois. Le FLN les a étonnés. Ils ont vu et constaté que c’est le FLN qui est « argaz ». Personne ne s’intéresse aux arbres sans fruits. Nous ne craignons pas les nomades politiques », a-t-il dit. Interpellant directement les présents, il a lancé : « Regardez-moi bien, le président Bouteflika va bien, va même très bien ».

À Annaba, Amar Saâdani, ex-secrétaire général du FLN, a confirmé son retour sur la scène politique. « Faites attention, n’oubliez jamais vos martyrs. C’est ce que veulent ceux qui sèment le doute. Celui qui déteste les martyrs n’aime pas l’Algérie. Celui qui hait les moudjahidine déteste Bouteflika. Les combattants du FLN ont gouverné au nom de la légitimité révolutionnaire. En 1962, il n’y avait pas d’université, ni de cadres. Certains ont été formés dans les écoles construites dans le pays en exprimant de l’ingratitude aujourd’hui. Il a étudié avec la langue d’Iblis, il a donc rejeté les moudjahidine. Aujourd’hui, je le dis ouvertement : le FLN gouverne au nom de la légitimité démocratique, et pas au nom de la légitimité révolutionnaire », a-t-il déclaré. Le FLN a, selon lui, la légitimité des urnes qui lui permet de gouverner. « Le président du parti est élu par une majorité absolue. Notre majorité au Parlement est élue aussi », a-t-il dit.

À Chlef, Abdelmadjid Menasra, président du MSP, a appelé à mieux protéger les présidents d’APC et à renforcer leurs prérogatives. « Il faut protéger les présidents d’APC des lettres anonymes de dénonciation qui les mènent souvent en prison. Il est tout de même curieux qu’en 30 ans, seuls deux walis ont été emprisonnés contre des milliers de présidents d’APC. Ceux-ci doivent être protégés des abus de l’administration et de la justice », a-t-il préconisé. Le MSP n’est pas, selon lui, en confrontation avec l’État. « Nous avons protégé l’État et appris aux gens que l’État appartient à tous. Nos candidats ont étudié à l’école de Mahfoud Nahnah où ils ont appris comment résoudre les problèmes des gens en sauvegardant l’État. Nous disons à l’administration centrale et locale : laissez le peuple choisir librement », a-t-il lancé. Il a critiqué l’annulation par la commission des finances de l’APN de l’impôt sur la fortune. « C’est un alignement clair contre les pauvres. Il n’y a que les pauvres qui payent les impôts en Algérie », a-t-il protesté.

À Tizi Ouzou, Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS, a défendu le projet de construction du consensus national. « Un consensus qui permettra de renforcer la démocratie, de préserver l’Algérie en tant qu’État et nation et de lutter contre la corruption. Les élections locales sont une étape dans le processus de construction d’une Algérie démocratique, souveraine et unie. Une Algérie où les institutions seront réellement au service des Algériens », a-t-il déclaré. Sans la lutte contre la corruption, le développement local, selon lui, ne pourra pas se concrétiser. « Il faut dire que seule la démocratie peut protéger l’Algérie des oligarques qui convoitent toutes les richesses du pays et qui veulent mettre en difficulté la souveraineté nationale. L’oligarchie fait tout pour éloigner la population de l’action politique », a-t-il accusé.

À Tissemsilt, Amara Benyounes, président du MPA, a demandé à ses militants et à ses futurs élus d’être patients. « Il faut être patients pendant dix huit mois (avant les présidentielles). Et soyez vigilants. Les maires chassés pour des affaires de corruption et condamnés par la justice risquent de revenir par toutes les portes », a-t-il averti. Il a appelé à l’adoption d’un texte de loi sur la décentralisation. « Il n’est pas normal que les décisions se prennent par des fonctionnaires à Alger qui ne connaissent rien aux réalités locales et régionales », a-t-il noté.

À Ain Temouchent, Ali Amara, président du Parti algérien vert pour le développement, a annoncé que sa formation fait partie de l’opposition. « Mais, notre parti ne s’attaque jamais aux institutions de l’État, ni à la légitimité du président Abdelaziz Bouteflika. Nous nous opposons plutôt à la malhonnêteté intellectuelle, critiquons le système éducatif et la politique de protection de l’environnement. Nous rejetons tout ce qui est malhonnête sur les plans politique, social, économique ou sportif », a-t-il expliqué.

À Souk Ahras, Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a parlé de « la neutralité totale » de l’administration lors des élections locales. « Le citoyen est le seul qui décidera à qui il veut faire confiance et le seul qui scellera le sort des formations politiques en lice pour les locales du 23 novembre prochain », a-t-il affirmé, cité par l’agence APS. La transparence des services et l’intégrité des agents chargés du dossier électoral constituent, selon lui, un engagement pour le ministère de l’Intérieur. « Nous veillons au respect des lois de l’État et les législations en vigueur en collaboration avec la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) », a-t-il dit.

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