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Ce que signifie l’image de Nacer Bouteflika dans une Algérie en reconstruction

Ce que signifie l’image de Nacer Bouteflika dans une Algérie en reconstruction

L’image de Nacer Bouteflika, secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle, prise lors des passations de service entre l’ancien et le nouveau ministre, soit deux jour après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, mérite notre attention.

Cette photo a un sens en ces moments précis : elle signifie clairement que nous sommes bien en république et non pas dans un État fantoche.

Dans une république bananière comme ils existent beaucoup de part le monde, le frère du président déchu aurait été déjà débarqué de son poste et mis en résidence surveillée.

Or, Nacer Bouteflika a accompagné le nouveau ministre de la Formation professionnelle dans sa visite à travers les départements du ministère, accomplissant normalement son travail.

C’est dire que toute personne est innocente jusqu’à ce que la justice prouve sa culpabilité s’il y’a lieu. Un point positif à retenir en ces moments de confusions dont beaucoup poussent à des traitements en dehors de la Constitution et de la loi.

Il est important d’insister que le mouvement populaire pour le changement, qui a provoqué tous les bouleversements que nous vivons, n’est pas demandeur de vengeance, mais de justice. Il n’est pas un mouvement des coupes têtes, mais celui de la reconstruction d’une Algérie mise à plat par la corruption et les passes droits. Un mouvement conscient qu’on ne construit un avenir meilleur qu’avec des moyens qu’offre la démocratie.

C’est l’éthique du citoyen qui assume ses actes, et celle des institutions respectueuses du droit qui feront la force et la pérennité de l’État Algérien. Un État où la loi sera au dessus de tous, même les plus forts du moment, généraux de l’armée soient-ils.

C’est aussi dans ces périodes de crises aigues comme celle que nous vivons que nous pourrons évaluer l’esprit de transcendance qui caractérise aussi bien les détenteurs du pouvoir que leurs opposants. Leur droiture, leur sens de l’éthique sont des gages pour l’avenir. Leur capacité à rendre justice au pays, à sanctionner dans la cadre de la loi les responsables des dérives qui ont fragilisé l’État leur donnera de la crédibilité.

Le système politique de demain doit favoriser le contre-pouvoir dans lequel les partis et les associations de la société civile joueront un rôle fondamental dans la mise en place et le fonctionnement de l’État de droit. C’est les actes d’aujourd’hui qui détermineront l’état à venir du pays. Toute dérive, injustice provoquée et cautionnée au nom d’une colère non contenue sera chèrement payée par les générations à venir.

Une Algérie qui sait faire la part des choses, dés ces instants, invitera ses enfants à espérer, à rêver !

C’est cette république qui a su vivre le soulèvement populaire dans la paix qui doit opérer sa transition pacifique vers celle des libertés et des droits, de tous les droits. Une république aux services de tous, c’est ce que réclament les millions de citoyens qui sortent chaque vendredi dans la rue.

L’ANP, héritière de l’ALN doit accompagner cette transition pour le bien de toutes et de tous, sans prétention de la prendre en otage, ni de la dévouer.

Ni la situation interne, ni la situation régionale et internationale ne permettent aux chefs militaires de piéger l’institution dans des conflits politiques qui risquent d’ être interminables.

C’est dans le respect que porte l’armée à son peuple, et dans la considération de ce dernier à son armée que réside la stabilité du pays et les chances de son développement.

 

*Une contribution de Brahim Tazaghart, écrivain.

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