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Criminalisation du colonialisme : « Le peuple algérien n’a pas besoin d’un texte »

Criminalisation du colonialisme : « Le peuple algérien n’a pas besoin d’un texte »

Le débat sur la criminalisation de la colonisation française en Algérie a rebondi cette semaine avec les déclarations du directeur général du centre des archives nationales et conseiller du président Tebboune.

La question relative à la criminalisation du colonialisme français revient régulièrement au-devant de la scène nationale, notamment quand les relations algéro-françaises traversent des périodes de turbulences.

Cette fois, M. Chikhi qui a été désigné par le président Tebboune pour effectuer « le travail de mémoire » du côté algérien, avec Benjamin Stora, côté français, a estimé que ce n’est pas une priorité.

« Le peuple algérien a déjà criminalisé le colonialisme et n’a pas besoin d’un texte en réalité », a déclaré samedi M. Chikhi dans une déclaration à la presse. « Nous devons orienter nos efforts dans ce domaine pour retracer le parcours historique du peuple durant les 132 ans et le mettre à disposition du simple citoyen pour qu’il puisse connaître ce qu’il s’est passé en réalité et que le peuple algérien n’a pas arrêté le djihad et le combat du 1er jour, le 14 juin 1830, jusqu’au dernier jour le 3 juillet 1962. C’est notre principale mission », a-t-il dit.

« La criminalisation de la colonisation n’est pas une priorité dans le dossier de la mémoire dont je suis responsable », a estimé M. Chikhi, ajoutant toutefois que « les députés sont libres de proposer, débattre et adopter des projets ».

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Le conseiller de la présidence a ajouté également que le peuple algérien avait criminalisé la colonisation, estimant par conséquent qu’elle ne nécessite pas un texte de loi, rapporte la même source.

La question de la criminalisation de la colonisation est apparue en Algérie après la promulgation en France d’une loi sur les bienfaits de la colonisation du 23 février 2005. En réaction, l’Algérie a brandi la menace d’une loi criminalisant le colonialisme. Régulièrement évoquée, l’éventualité d’une telle loi est cependant à chaque reportée, ne revenant sur la scène publique que lors de tensions politiques entre l’Algérie et la France.

L’actuel président de la France, Emmanuel Macron, avait qualifié durant sa campagne présidentielle la colonisation de crime contre l’humanité. « C’est un crime. C’est un crime contre l’humanité. C’est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes », avait affirmé Emmanuel Macron en février 2017.

Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a pour sa part indiqué en juin dernier que les experts qui se penchent depuis deux années sur le recensement des crimes commis par la colonisation française contre les Algériens de 1830 à 1962 « n’ont pu encore achevé leur travail en raison du nombre incommensurable de ces crimes ».

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