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Crise dans le BTP : plusieurs projets à l’arrêt, la grogne sociale s’installe

Crise dans le BTP : plusieurs projets à l’arrêt, la grogne sociale s’installe

Le tronçon de l’autoroute Est-Ouest reliant Annaba à la frontière tunisienne, la ligne ferroviaire Béjaia-Beni Mansour, le grand stade de Sétif, l’autoroute des Hauts-Plateaux, la pénétrante autoroutière de Guelma, la 4e rocade d’Alger entre Khemis Miliana et Bordj Bou Arreridj, le métro d’Oran, plusieurs lignes de tramways…

La liste des grands projets d’infrastructures gelés à cause de la crise économique est longue. Elle ne cesse de s’allonger. La crise économique touche de plein fouet le secteur du BTP. De nombreux chantiers sont à l’arrêt, d’autres fonctionnent au ralenti. Des projets sont sérieusement menacés comme l’autoroute de Béjaïa, le centre de biométrie de Laghouat, les programmes de logements AADL et LPP, le tunnel autoroutier de Djebel Ouahch…

Grogne sociale

Résultat : des entreprises asphyxiées, incapables de verser les salaires, faute d’argent. De nombreux travailleurs sont déjà au chômage technique, d’autres ne tarderont pas à les suivre. Dans ce contexte, la grogne s’installe dans un secteur qui emploie 1,7 million de travailleurs.

Lundi, des syndicalistes ont improvisé une marche et un sit-in à la zone industrielle de Rouiba pour dénoncer la situation désastreuse des entreprises publiques, qui font face à une forte baisse de leur carnet de commande et surtout aux difficultés de recouvrir leurs créances auprès de l’État.

À Laghouat, des ouvriers des chantiers de l’hôpital et du centre de biométrie ont manifesté devant le siège de la wilaya pour réclamer le paiement de l’entreprise en charge de la réalisation des deux projets. « Les entreprises ne sont pas payées et n’arrivent pas à renouveler leurs carnets de commande à cause du gel des projets d’infrastructures. Elles sont obligées de licencier ou de mettre leurs salariés au chômage technique. Aucune entreprise n’a une trésorerie suffisante pour supporter une telle situation. C’est du suicide », s’alarme le patron d’un groupe de BTP qui a requis l’anonymat.

Tensions politiques

La crise dans le BTP, qui menace directement la stabilité sociale, a fait voler en éclats ce qui reste de la solidarité gouvernementale, dans un contexte politique marqué par les tractations pour la formation du nouvel Exécutif.

Mardi, le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a accusé, dans un communiqué, son collègue des Finances d’être à l’origine du retard de paiement des entreprises de BTP. Une première de la part d’un ministre. D’habitude, les ministres se critiquent indirectement, mais la réaction de Tebboune, dont le secteur est très affecté par la crise, illustre les fortes tensions au sein du gouvernement sur la gestion de la crise économique.

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