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Déluge dans le Sahara algérien : les Américains l’ont prédit

Déluge dans le Sahara algérien : les Américains l’ont prédit

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Inondations à Béchar

Pluies abondantes, inondations, oueds en crue : depuis quelques jours, de nombreuses régions dans le Sahara algérien connaissent des précipitations d’une ampleur jamais connue par le passé durant cette période de l’année.

Bechar, Tamanrasset, El Oued, Ghardaïa, Djanet, Naama, El Bayadh, Ain Sefra, Illizi ou encore Tindouf ont enregistré de fortes précipitations, provoquant des morts, des inondations et de nombreux dégâts matériels.

Le phénomène a même touché certaines villes des hauts plateaux, comme Saïda, Tiaret ou encore Sidi Bel Abbes.

Déluge dans le Sahara algérien : comment cela est-il possible ?

Selon les services de la météorologie, les quantités de pluie ont atteint dans certaines localités jusqu’à 70 millimètres.

Ce phénomène a été prédit par le Severe Weather Europe, un organisme climatique européen, qui a alerté fin août sur des pluies exceptionnelles dans le Sahara qui s’étend de l’océan Atlantique à la mer Rouge, en passant par l’Algérie.

Exceptionnellement rare, ce phénomène qui touche des régions du Sahara algérien, où pratiquement il ne pleut presque jamais ou rarement, a été prédit par le Global Forecast System (GFS), modèle de prévision numérique du temps du National Weather Service des États-Unis.

Ce système prévoyait que certaines régions du Sahara connaitront des précipitations cinq fois supérieures à la moyenne des mois d’août et de septembre, selon le Washington Post.

« Les modèles informatiques montrent qu’il est possible que des quantités record de pluie tombent dans ce désert habituellement aride, qui ne reçoit en moyenne que 7,5 cm de pluie par an », indique le quotidien américain de référence.

@tout.sur.l.algerie Sahara algérien : le moment où un pont a été emporté par les eaux #Sahara_algérien #inondations ♬ son original – TSA – Tout Sur L’Algérie

« Cet épisode rare pourrait provoquer des inondations dans certaines régions du Tchad, de la Libye, du Niger et de l’Algérie. La moitié du Sahara reçoit moins de 2,5 cm de pluie par an, et les dunes de sable absorbent mal l’excès de ruissellement », précise le même journal.

Déluge dans le Sahara algérien : explications d’un organisme américain

À l’origine de ce phénomène, peu habituel, le déplacement vers le nord de la zone de convergence intertropicale (ZCIT), une bande d’orages et de basses pressions qui s’étend d’est en ouest à travers l’Afrique centrale, là où se rencontrent les alizés (vents) des hémisphères nord et sud.

Lorsque les masses d’air entrent en collision, l’air est poussé vers le haut, générant des cumulus et des orages.

@tout.sur.l.algerie Un enfant cerné par les eaux sauvé à El Bayadh #algeria #innondation ♬ original sound – TSA – Tout Sur L’Algérie

D’ordinaire, la ZCIT oscille vers le nord et vers le sud au cours de l’année, suivant les rayons les plus directs du soleil et atteint, fin août ou début septembre, la position la plus septentrionale de son méandre annuel. En moyenne, cela l’amène à environ 17,8 degrés de latitude nord.

« Actuellement, la latitude nord est d’environ 20 degrés. C’est environ 245 kilomètres plus au nord que la moyenne, ce qui explique pourquoi les endroits où il ne pleut presque jamais sont sur le point d’être mouillés », explique encore le même média.

D’après GFS, des quantités de pluie pouvant osciller entre 2,5 et 5 cm pourraient tomber sur la Mauritanie, le sud de l’Algérie et même en Libye. « L’air au-dessus de l’Afrique du Nord contient désormais trois à quatre fois plus d’humidité que la normale », souligne l’auteur de l’article.

Une situation établie, que les Algériens ont éprouvée depuis plusieurs semaines et notamment ces derniers jours.

Cependant, les raisons exactes pouvant expliquer le déplacement si loin vers le nord de la ZCIT, alors que d’habitude elle s’arrêtait à quelques centaines de kilomètres au nord de l’équateur, ne sont visiblement pas encore bien cernées.

« Cela pourrait être lié à une circulation atmosphérique à plus grande échelle appelée oscillation Madden-Julian. Cela dit, ce n’est pas tout à fait clair », affirme le journal.

Une chose demeure certaine : le phénomène se poursuivra encore quelques jours et le désert algérien sera confronté à des déluges localisés alors que les pluies se propagent beaucoup plus au nord que d’habitude.

De quoi inciter nos autorités locales dans le sud à prendre désormais les mesures nécessaires pour pallier toute mauvaise surprise.

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