search-form-close
Feuille de route politique : Tebboune imperturbable

Feuille de route politique : Tebboune imperturbable

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé dimanche 4 avril à travers une autre interview accordée à des représentants de la presse nationale.

La sortie présidentielle intervient alors que s’accélèrent les préparatifs tant politiques qu’administratifs des élections législatives du 12 juin, au moment où monte crescendo la mobilisation au sein du Hirak à mesure qu’approche cette échéance.

Il ressort des déclarations du chef de l’Etat que celui-ci reste imperturbable et compte aller au bout de la feuille de route tracée en 2019 avec le renouvellement des assemblées élues, dont la chambre basse du Parlement dans un peu plus de deux mois.

Une phrase particulièrement laisse penser que les derniers développements sur la scène nationale n’ébranlent pas la résolution du Président. « Quel que soit le taux de participation aux élections, nous exigeons qu’elles soient intègres, transparentes et fassent ressortir celui qui mérite la confiance du peuple », a-t-il tranché, confirmant ce qu’il avait déclaré dans une précédente sortie médiatique, à savoir que la loi ne fixe pas de plancher minimum pour la validation d’une élection ou d’un référendum.

Le retour en force des manifestations de rue et l’élargissement du front du boycott ne semblent donc, du moins jusqu’à maintenant, pas avoir d’incidence sur la détermination des autorités à tenir le scrutin.

La veille de la sortie présidentielle, le Front des forces socialistes (FFS) avait annoncé après un long suspense qu’il ne participera pas aux législatives. Avant le parti fondé par feu Hocine Aït Ahmed, d’autres formations politiques ont aussi opté pour le boycott, à l’image du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Parti des Travailleurs (PT) de Louisa Hanoune, l’Union pour le changement et le progrès (UCP) de Zoubida Assoul ainsi que de nombreuses figures connues du Hirak qui mènent déjà une campagne active pour le rejet du scrutin, notamment à travers les marches hebdomadaires.

| Lire aussi : Véhicules, nationalité, mémoire, Belmadi : l’essentiel de ce qu’a dit Tebboune

Déchéance de nationalité : rétropédalage spectaculaire

Pour certains observateurs, les autorités tablaient beaucoup sur l’entrée en lice du FFS, fortement ancré en Kabylie, pour faire voter cette région qui ne l’a pas fait à la présidentielle de 2019 et au référendum sur la révision constitutionnelle de 2020.

Un autre « zéro vote » dans au moins deux wilayas du pays n’est pas exclu et le président n’a rien dit sur les suites à réserver au scrutin dans ces circonscriptions, ni sur la manière avec laquelle seront attribués leurs sièges, ou encore si le pays peut s’accommoder d’une Assemblée populaire nationale dans laquelle une région entière n’est pas représentée.

La raison est que la question ne lui a pas été posée. Le chef de l’Etat a préféré aborder la problématique de la participation dans sa globalité, formulant le souhait de voir un taux de participation « élevé », en tout cas conforme à la moyenne mondiale pour ce qui est des scrutins législatifs, soit entre 40 et 55 %, et le vœu que « le peuple algérien prenne conscience que nous sommes en passe de bâtir une Algérie nouvelle dont il est le socle de par ses choix ».

Si le pouvoir reste donc droit dans ses bottes concernant sa feuille de route politique et institutionnelle, il ne l’est pas sur toute la ligne s’agissant de la gestion de la contestation. Au cours de la même interview présidentielle, on a assisté à un spectaculaire rétropédalage au sujet du projet très controversé d’amendement du Code de la nationalité pour y introduire la possibilité de déchoir des nationaux établis à l’étrangers de leur nationalité algérienne pour certains faits graves.

Pour beaucoup, un tel amendement visait en premier lieu certains opposants établis à l’étranger et ouvre la porte à tous les abus, rappelant que des dizaines d’activistes du Hirak ont été condamnés à la prison ferme sur la base de la très vague accusation d’atteinte à l’unité nationale contenue dans le Code pénal.

Le président a expliqué qu’il y a eu une « interprétation erronée » qui pouvait « mener loin ». Le projet a donc été « retiré ».

  • Les derniers articles

close