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Filière avicole : alerte à l’utilisation d’un « vaccin interdit »

Filière avicole : alerte à l’utilisation d’un « vaccin interdit »

« Il y a un problème de sécurité sanitaire » en Algérie. Cette alerte a été lancée ce dimanche 27 décembre par le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur (Apoce), Mustapha Zebdi.

Elle concerne la filière avicole et l’utilisation d’un vaccin pour les poules pondeuses.

Le président de l’Apoce dénonce l’importation frauduleuse d’un vaccin dénommé Nobilis, qui est destiné à la filière avicole algérienne alors qu’il est interdit à la commercialisation en Algérie. Il pointe du doigt des laboratoires étrangers, sans donner de noms.

« Après une investigation, l’Apoce a constaté l’importation frauduleuse par un réseau de laboratoires étrangers d’un vaccin destiné aux futures poules pondeuses. Or, ce produit est interdit pour les poules reproductrices y compris dans les pays où ce vaccin est commercialisé », explique-t-il dans une déclaration à TSA.

Ce vaccin n’a pas obtenu l’autorisation d’utilisation en Algérie, selon M. Zebdi, en soulignant que Nobilis constitue une menace pour la richesse animale du pays et la santé du consommateur algérien.

Malgré son interdiction en Algérie, ce vaccin continue à être utilisé, dénonce Zebdi. « Il est utilisé par certains éleveurs de manière directe sur les poules reproductrices avec le risque d’une prévalence de la salmonellose vaccinale qui est susceptible de contaminer les poules non vaccinées. C’est non seulement un danger pour cette richesse avicole, mais c’est surtout un danger potentiel sur la santé du consommateur », affirme M. Zebdi, qui tire la sonnette d’alarme.

« Il y a un problème de sécurité sanitaire. Pour nous, c’est une véritable menace orchestrée pour servir ceux qui en tirent profit », accuse M. Zebdi qui dénonce certains « vétérinaires qui sont en train de distribuer ce vaccin ».

Et à ce propos, le président de l’Apoce avoue que la dénonciation de cette pratique a valu à l’association des attaques féroces « y compris venant de vétérinaires ».

Il ajoute que son association a saisi ce dimanche 27 décembre les ministres de l’Agriculture, du Commerce et de la Santé ainsi que l’Agence nationale de la sécurité sanitaire sur l’utilisation de ce vaccin.

« Soit on retire ce produit du marché informel et on démantèle ce réseau, que ce soit pour ce vaccin ou bien pour d’autres produits non homologués et commercialisés sans aucun contrôle ; ou bien qu’on délivre l’autorisation de mise sur le marché et qu’on surveille son circuit de distribution et son utilisation », réclame le président de l’Apoce.

Le marché du médicament vétérinaire anarchique

Mustapha Zebdi lève le voile sur une problématique plus globale relative à l’utilisation de produits à usage vétérinaire sans autorisation préalable.

« Le marché du médicament vétérinaire est complètement dérégulé, pour ne pas dire anarchique, où l’automédication est généralisée », dénonce-t-il.

« Un produit qui n’a pas reçu d’AMM (autorisation de mise sur le marché) ne doit pas se retrouver sur le marché algérien. Malheureusement, nous avons constaté l’utilisation frauduleuse de produits surtout sous forme injectable. Ces produits sont utilisés à tort et à travers par des éleveurs. Cela peut mettre en péril la santé animale et aussi la santé du consommateur », met en garde M. Zebdi.

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