Les médecins, pharmaciens et dentistes résidents, en grève depuis près de trois mois, ont organisé une imposante marche à Tizi-Ouzou, ce lundi 22 janvier. Les résidents, rejoints par d’autres membres de la communauté hospitalière de la ville, se sont rassemblé en face de la faculté de médecine à Hasnaoua, avant de former un cortège qui a parcouru l’artère principale de la ville, pour atteindre le siège de la wilaya en passant par le CHU.

« Ministère sans pouvoir de décision »

La manifestation a rassemblé près de 5.000 manifestants, selon les membres du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) de Tizi-Ouzou. Les représentants des résidents ont été reçus à la wilaya où ils ont déposé leur plateforme de revendications.

« Promesses non tenues, la grève continue », « Ni plus ni moins, on veut nos droits », « Halte à la violence », « Résidents dans l’impasse, responsables au Val-De-Grace », « Service militaire = injustice et discrimination » sont parmi les nombreux slogans inscrits sur les banderoles et pancartes déployées par les manifestants.

Les manifestants scandaient, tout au long de la marche, des slogans exprimant leur ras-le-bol et colère et leur détermination à poursuivre leur mouvement de grève. « Jusqu’au bout, jusqu’au bout, résidents debout », « Honte à vous, honte à vous, ministère sans pouvoir de décision »,  » On n’a pas les moyens, dites-le aux citoyens » clamaient-ils tout au long de l’itinéraire.

« Une grande réussite, nous avons pu marcher dans le calme tout en rassemblant un grand nombre de nos collègues », a déclaré à TSA le Dr Nehlil Boussaad, membre du bureau national du Camra.

Cette marche survient au lendemain de la première rencontre entre les représentants nationaux des résidents avec les membres de la commission intersectorielle mise en place par le ministre de la Santé, afin d’étudier les revendications des médecins résidents. Une rencontre infructueuse pour les membres du Camra présents.

« Pendant cette première rencontre avec la commission intersectorielle, nous avions en face de nous des personnes qui n’étaient pas au courant de nos revendications et qui n’avaient aucun pouvoir de décision », a regretté le Dr Taileb, membre du bureau national du collectif des résidents qui a participé à cette première réunion de travail et pour qui la rencontre a été « très décevante ».

Maintenir la pression

Les membres du bureau national du Camra se sont, en outre, étonnés de la présence, autour de la table de discussion, du syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), dont le représentant aurait tenu un discours négatif vis-à-vis des médecins résidents grévistes et leurs revendications, notamment pour ce qui est de l’aménagement du service civil.

La plateforme de revendications élaborée par le Camra a été toutefois remise à la commission qui l’étudiera en vue de la prochaine journée de travail prévue pour le mercredi 24 janvier. Il a été convenu de consacrer une journée à chaque thème des revendications des médecins résidents, et la journée du mercredi sera consacrée, selon le Dr Taileb, au service civil et à son aménagement, l’une des revendications les plus pressantes portées par le collectif.

Le mouvement de protestation des médecins résidents est dans une « impasse », selon plusieurs membres du Camra qui ont dénoncé le manque de volonté de la part du ministère de la Santé de faire évoluer la situation. Face à ce blocage, les médecins, pharmaciens et dentistes grévistes maintiennent la pression en poursuivant leur grève générale et leur boycott des examens de DEMS, tout en organisant marches et rassemblements dans divers CHU et villes du pays.

Le prochain rassemblement national des résidents est prévu pour ce mardi 23 janvier au CHU Mustapha Pacha. Des résidents de plusieurs wilayas du pays ont commencé à arriver à Alger dès la veille du sit-in qui devrait drainer plusieurs milliers de participants.