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Incarcération de Rebrab : Mourad Bouzidi dénonce une « tentative de division »

Incarcération de Rebrab : Mourad Bouzidi dénonce une « tentative de division »

Mourad Bouzidi est le porte-parole de la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital. Il réagit dans cet entretien accordé à TSA à l’annonce de la mise sous mandat de dépôt du président du groupe Cevital, Issad Rebrab.

Quelle est votre réaction à l’annonce du mandat de dépôt du président de Cevital, Issad Rebrab ?

Notre première réaction est le sentiment que tous les Algériens ont senti. Ce n’est pas Issad Rebrab qu’ils ont mis sous mandat de dépôt. C’est l’Algérie entière, libre et démocratique qu’ils veulent mettre sous mandat de dépôt. C’est une véritable injustice. Il y a une volonté de créer un amalgame entre « la bande » qui a détourné l’économie du pays et un homme créateur de richesse, créateur d’emplois qui a fait la fierté de l’Algérie au niveau national et à l’international. Il y a également une volonté claire à diviser le mouvement populaire à travers cette arrestation d’Issad Rebrab.

La coordination prévoit-elle de réagir à cette annonce par des actions ?

Il y a une marche qui va démarrer de Cevital ici à Béjaïa à 13h00. Nous appelons toute la population et tous les citoyens soucieux de préserver l’Algérie libre et démocratique, l’Algérie qui produit, à venir massivement à cette marche pour exiger la libération immédiate d’Issad Rebrab. Nous allons dénoncer aujourd’hui cette arrestation injuste et nous allons organiser une rencontre avec l’ensemble des acteurs politiques du pays, l’ensemble des acteurs du mouvement associatif, avec tous les Algériens qui souhaitent préserver l’Algérie qui produit mais surtout qui souhaitent préserver le mouvement populaire.

Pensez-vous que c’est le moment opportun d’organiser une marche de soutien compte tenu du contexte du Hirak ?

On était dans la rue depuis deux ans. Et les thèmes que nous avons défendus, ce n’était pas Cevital. Nous avons défendu des thèmes comme la répartition équitable des richesses, comme la dénonciation de la politique de deux poids, deux mesures. Nous avons dénoncé « la bande », et à leur tête les Kouninef qui ont été à l’origine des déboires et des blocages de Cevital. En ce qui nous concerne, nous avons toujours dit que notre mouvement pour l’Algérie qui produit est partie prenante du Hirak. Il n’y a donc aucune contradiction.

Je vais vous dire une chose, il y a une synchronisation d’un certain nombre d’évènements. À savoir, la désignation du wali de Tizi-Ouzou qui était wali à Ghardaïa durant les douloureux évènements de Ghardaïa, la désignation du président du Conseil constitutionnel à l’époque des évènements de 1981 et qui était à l’origine du jugement des militants amazighs à l’époque. Nous avons d’autres éléments ; les attaques contre les leaders de l’opposition et les attaques contre le drapeau amazigh. Et aujourd’hui, nous avons toute la mise en scène et le lynchage médiatique que nous avons vécu hier contre Issad Rebrab.

C’est un jour noir dans l’histoire du pays. Ça nous rappelle l’arrestation de Hocine Aït Ahmed en 1963. C’est exactement le prolongement de l’armée des frontières.

Que craignez-vous le plus ?

J’appelle à la vigilance. Nous craignons à ce qu’ils divisent le mouvement populaire. Pour la première fois dans l’histoire  l’Algérie indépendante, nous avons l’ensemble du peuple algérien dans la rue pour réclamer le départ du système. Il faut que tout le peuple algérien comprenne une chose : c’est une tentative de division et nous devons la déjouer par notre solidarité au niveau national. Notre autre crainte est qu’ils jouent encore une fois la carte du régionalisme et désigner la Kabylie comme une menace permanente à l’unité nationale comme ils ont l’habitude de le faire.

Nous appelons tous les Algériens à rester vigilants et solidaires et à continuer le combat du mouvement populaire, car à travers Issad Rebrab on considère que c’est le mouvement populaire qui est ciblé. Ils ne s’attendaient pas à ce que le mouvement populaire tienne au neuvième vendredi. Et là ils paniquent et essaient de faire diversion à travers la division du mouvement populaire.

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