Le cours du baril de Brent, pétrole de référence du Sahara Blend algérien, dépassait ce lundi matin la barre des 53 dollars, en hausse de plus de 2,5 % par rapport à son prix de clôture vendredi sur fond de réunion de l’Opep et pays alliés en vue de prolonger l’accord de réduction de la production pétrolière.
Le Brent a ainsi enregistré une hausse de près de 5 % en semaine et de près de 9% en un mois. La récente hausse des cours intervient alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole doit se réunir ce lundi avec les pays alliés non membres dont la Russie afin de discuter d’une éventuelle prolongation de l’accord de réduction des prix du pétrole décidé il y a plusieurs mois, dans un contexte de chute drastique des prix provoquée par l’arrêt brutal de l’économie mondiale suite à la pandémie du coronavirus.
Le secrétaire général de l’Opep, Mohammad Barkindo, a affirmé dans ce cadre ce dimanche que si la demande de pétrole devrait augmenter de 5,9 millions de barils par jour pour s’établir à 95,9 millions de barils journaliers en 2021, le cartel voit de nombreux risques potentiels lors de la première moitié de l’année en cours.
« Nous commençons à peine à sortir d’une année de fortes réductions des investissements, d’énormes pertes d’emplois et de la pire destruction de la demande de pétrole brut jamais enregistrée », a rappelé M. Barkindo, cité par l’agence Reuters.
L’Opep+ avait convenu au début du mois de décembre d’un « retour progressif de 2 millions de barils par jour sur le marché au cours des prochains mois, les pays participants se tenant prêts à ajuster ces niveaux en fonction des conditions et de l’évolution du marché », a rappelé le secrétaire général de l’Opep, cité par France 24.
Dans les faits, les treize pays membres de l’Opep et leurs dix alliés dont la Russie avaient décidé d’un premier palier d’un demi-million de barils supplémentaires au mois de janvier. Ils avaient également convenu de se réunir chaque début de mois afin de décider du volume de production pour le mois suivant, d’où la réunion ce lundi.
Les experts du secteur se montrent quant à eux relativement optimistes. Un analyste d’Energy Aspects, un cabinet de consulting spécialisé dans l’énergie, a estimé que les tendances macroéconomiques plus générales, notamment un dollar plus faible et le positionnement des investisseurs pour une reprise dans le secteur pétrolier cette année, pourraient soutenir les prix du pétrole.
« Peut-être qu’il y a un sentiment positif de la part de l’OPEP + qui cherche à restreindre l’offre à la lumière du virus qui pousse sa vilaine tête à l’ouest », a avancé Virendra Chauhan, l’analyste d’Energy Aspects, cité par Reuters.
Des analystes du même cabinet ainsi que de la banque d’investissement RBC Capital Markets anticipent pour leur part que l’Opep+ maintienne les mêmes niveaux de production de janvier jusqu’au mois suivant, en février.
« Nous pensons que l’Opep+ choisira de renoncer à toute nouvelle augmentation de la production pour février, les cas de COVID-19 continuant d’augmenter et le déploiement du vaccin étant plus lent que prévu », fait savoir Helima Croft, directrice au sein de RBC Capital Markets, citée par la même source.