Les cours du baril de pétrole Brent, baril de référence du Sahara Blend algérien, ont perdu 4% hier mardi clôturant à 62,4 dollars, malgré l’annonce du prolongement de l’accord de réduction de la production de l’Opep et ses pays partenaires. Le Brent s’est à peine relevé ce mercredi matin à 62,94 dollars vers 9h35 GMT, en hausse légère de 0,87% par rapport à la clôture de mardi.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays alliés non-membres, menés par la Russie, avaient annoncé mardi avoir décidé de prolonger de neuf mois l’accord de réduction de leur production pétrolière, et ce jusqu’au mois de mars 2020.
L’accord mis en place depuis 2017 vise à réduire la production de 1,2 millions de barils journaliers, dans l’objectif d’empêcher l’effondrement des cours mondiaux de pétrole et leur maintien à un niveau jugé acceptable, dans un contexte de ralentissement de la demande mondiale en pétrole et de forte augmentation de la production pétrolière des Etats-Unis, dont le gaz de schiste lui a permis de se hisser à la place de premier producteur mondial de pétrole.
L’annonce du prolongement de l’accord de réduction n’a cependant pas permis d’endiguer dans l’immédiat les craintes surplombant les cours du pétrole. « Les prix du pétrole ont chuté du fait de la faiblesse persistance des données économiques mondiales et des tensions commerciales grandissantes entre les Etats-Unis et l’Union européenne », a expliqué Benjamin Lu, analyste pour Phillip Futures, cité par Zonebourse.
L’Opep+ représente pourtant près de la moitié de la production mondiale avec 48,1 millions de barils journaliers sur une production mondiale estimée à 100 millions de barils journaliers produits en mai 2019.
Pour les experts de Mirabaud Securities cités par le site bourisier Tradingsat, le fait que les craintes pour la demande mondiale l’emportent sur l’effet de l’annonce de l’accord de l’Opep+ « confirme une nouvelle fois notre théorie selon laquelle l’évolution du prix du baril de pétrole ne dépend pas seulement du facteur offre/demande ».
La production, la santé économique de la Chine, les récessions et turbulences, la nouvelle régulation maritime, la guerre commerciale, les sanctions à l’encontre de l’Iran ou encore la « driving season » (saison estivale où les gens partent en voyage par route) entrent également en ligne de compte, affirment les experts de Mirabaud Securities.
La banque Morgan Stanley a pour sa part revu à la baisse ce mardi ses prévisions à long terme sur les cours du Brent, qui passent ainsi de 65 à 60 dollars, affirmant que le marché du pétrolier est de façon générale équilibré.