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Léger rebond du Covid-19 en Algérie : faut-il s’inquiéter ?

Léger rebond du Covid-19 en Algérie : faut-il s’inquiéter ?

La situation épidémiologique due à la Covid-19 connaît un léger rebond avec des contaminations – désormais proche des 200 cas quotidiens-, et la confirmation de nouveaux cas des variants britannique et nigérian en Algérie.

Le Dr Lyes Merabet confirme qu’il y a « une tendance même légère à la hausse » en matière de nouvelles contaminations au Covid-19.

« Nous avons des échos de la part de collègues qui exercent dans plusieurs services d’urgence, selon lesquels depuis deux semaines, on voit de plus en plus de malades qui présentent la symptomatologie du Covid », relate le praticien.

« Et même si c’est léger, il y a lieu de les prendre au sérieux »

« Il y a des cas qui ont été confirmés, il y en a d’autres à qui on a demandé des bilans », expose le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP).

Le Dr Merabet prévient contre toute minimisation, aussi léger soit le rebond. « Il est clair qu’on ne peut que confirmer qu’il y a une tendance même légère à la hausse. Déjà dans les chiffres officiels, il y a une ascension. Et même si c’est léger, il y a lieu de les prendre au sérieux », exhorte-t-il.

Pour le Dr Merabet, cette légère remontée des contaminations au Covid-19 est « une suite logique » du relâchement total sur les gestes sanitaires constatés dans la rue et dans les espaces publics et privés.

« Tant qu’on a des chiffres, il y a lieu de faire attention. Il faut se rappeler que lorsqu’on a mis en place le confinement total pour la wilaya de Blida au tout début de l’épidémie, nous en étions à peine à 117 cas au niveau national », rappelle le médecin généraliste à l’ESP Larbaa (Blida). « Ça peut flamber rapidement », prévient-il.

Une inquiétude tempérée cependant par le Pr Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha à Alger. « Ces trois derniers jours, nous avons enregistré une moyenne de 12 à 15 patients par jour (nouveaux cas), avec une moyenne entre 4 et 5  hospitalisations/jour. On est loin des chiffres de 80 et 100 cas par jour. Vu que le nombre des malades a diminué, plusieurs unités Covid ont fermé et du coup, les malades se redirigent vers les CHU qui ont gardé l’activité Covid », explique-t-il.

« On a donc l’impression que les chiffres augmentent », observe le chef de médecine légale du CHU Mustapha. « La pression sanitaire se manifeste par deux événements majeurs. Premièrement, un problème de disponibilité des lits de réanimation.  (Au CHU) Nous ne sommes pas dans ce cas de figure. Nous avons des places disponibles pour la réanimation. Deuxièmement, les décès : en tout nous avons 1  à 2 décès par jour. Pour dire qu’il y a un rebond important et qu’il y a une tension sur l’hôpital, ce n’est pas le cas », rassure-t-il.

« Jusqu’au mardi 13 avril, le CHU Mustapha comptait 47 personnes hospitalisées pour Covid dont 5 nouveaux cas », précise-t-il.

Le Pr Rachid Belhadj ne se montre pas alarmé par la légère des cas de Covid-19 enregistré ces derniers jours. « Le problème va se poser s’il s’agit de cas qui ont déjà été contaminés, même avec des formes mineures. Nous ne sommes pas dans ce cas puisque les patients que nous recevons sont des nouveaux contaminés ».

Même constat de la part du Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du conseil scientifique et pneumologue libéral. « Je suis pneumologue de médecine de ville, je vois des malades mais, honnêtement, je n’en vois pas plus qu’avant », assure-t-il.

« Il est fort possible qu’il y ait des cas qui ne soient pas très symptomatiques, les gens n’ont plus peur ce qui fait qu’ils considèrent qu’il ne s’agit que d’une petite grippe, c’est d’ailleurs la période », argue-t-il.

| Lire aussi : Covid-19 en Algérie : le Pr Zidouni appelle à un nouveau confinement

Accélérer la vaccination pour les plus 65 ans

Le Pr Belhadj met en garde contre un scénario identique à l’année passée et redoute un rebond des contaminations après l’Aïd el fitr, en raison des importants brassages humains durant le mois de Ramadhan et durant la fête de l’Aïd.

Cela au moment où l’Algérie connaît un retard dans la campagne de vaccination contre la Covid-19 dont le taux est, selon le Dr Mohamed Yousfi de l’EPH Boufarik, de 0,1 % seulement deux mois et demi après son lancement le 30 janvier dernier.

« Malheureusement, on n’a pas encore atteint la vitesse de croisière en matière de vaccination. Notamment pour les personnes âgées, c’est-à-dire au-delà de 65 ans. Nous pensons qu’il faut vacciner en urgence et en masse les plus de 65 ans », recommande le Pr Belhadj.

L’Algérie a enregistré 176 nouveaux cas de Covid-19 ces dernières 24 heures, contre 154 cas hier mardi, selon le bilan officiel publié ce mercredi 14 avril.

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