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Législatives : la docile campagne électorale des partis d’opposition

Législatives : la docile campagne électorale des partis d’opposition

La première semaine de la campagne électorale officielle pour les élections législatives du 4 mai prochain touche à sa fin. Elle se distingue par un calme et un apaisement dans le discours politique qui laissent perplexe. Au pouvoir comme dans l’opposition, la priorité dans les discours a clairement été accordée pour le moment à appeler les électeurs à voter.

Alors qu’il peut être attendu de ne pas voir les partis au pouvoir ne pas aller à l’offensive en ce début de campagne, la rhétorique des partis d’opposition surprend par son caractère très consensuel et policé. C’est ainsi qu’Abdelmalek Bouchafa, premier secrétaire du FFS, a estimé que le « boycott des législatives peut nous mener vers l’inconnu », relayant une position fermement adoptée par les partis du pouvoir ou favorables au pouvoir.

Abdallah Djaballah, de l’Union Enhada-El Adala-El Bina, a ,de son côté, sobrement appelé « à choisir les candidats selon des critères de compétence ». Le président du RCD, Mohcine Belabbes, s’est, quant à lui, contenté d’affirmer que son parti propose « des solutions concrètes » aux problèmes du citoyen.  « Il faut inverser la vapeur car les citoyens sont usés par les promesses mensongères », a-t-il insisté.

Dans une rare déclaration relativement « musclée », le président du MSP, Abderrezak Mokri, a pour sa part vaguement estimé que son parti s’est « engagé dans la course électorale pour sauver l’action politique et pour empêcher ceux qui ont la chkara et les corrompus de dominer le Parlement ».

Au-delà des vagues formules, l’opposition n’a pour l’instant lancé aucune offensive quant au bilan du gouvernement. Aucune critique concrète n’a été formulée, pas même notamment au sujet de l’absence sur la scène publique du président Bouteflika à cause de sa maladie, qui constitue pourtant le plus grand frein dans la vie politique algérienne. Le thème de la corruption reste également bizarrement absent, alors que le pouvoir algérien est entaché par plusieurs affaires.

Les partis d’opposition ne semblent pas non plus intéressés par l’idée de saisir les opportunités servies sur un plateau par le pouvoir. Le Secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, avait par exemple déclaré il y a deux jours que son parti n’avait « pas besoin de campagne électorale » et qu’il « allait rafler tous les sièges ».

Dans n’importe quel autre pays du monde, une telle arrogance affichée par le chef du parti au pouvoir aurait servi de cri de ralliement, et aurait été incessamment martelée par les partis d’opposition afin de mobiliser les électeurs. En Algérie, il n’en a rien été. La déclaration d’Ould Abbès est passée dans l’indifférence générale, renforçant cette impression d’atmosphère de torpeur qui prédomine la campagne électorale depuis le début de la semaine.

L’interrogation s’impose donc sur les raisons se cachant derrière la docilité dans la campagne des partis d’opposition, qui semblent respecter à la lettre les consignes de retenue que le ministère de la Communication a pourtant seulement imposés aux médias privés. L’hypothèse la plus probable tend à suggérer que les partis d’opposition préfèrent ne pas évoquer les sujets qui fâchent afin de s’éviter un retour de flamme douloureux. Montrer patte blanche permettra en particulier d’échapper au retour de manivelle qui se manifesterait inévitablement lorsque viendra le moment de la distribution des sièges dans le prochain Parlement.

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