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Pénuries de médicaments : Hasbellaoui menace les grossistes

Pénuries de médicaments : Hasbellaoui menace les grossistes

Le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui a menacé, ce lundi 9 juillet, les grossistes répartiteurs en produits pharmaceutiques de retirer leurs agréments s’ils pratiquent la rétention de produits ou la vente concomitante.

Cette menace a été adressée par le ministre de la Santé aux grossistes répartiteurs en produits pharmaceutiques lors d’une rencontre qui l’a réunie avec les DSP et cadres des hôpitaux de 16 wilayas du centre du pays et au moment où le marché du médicament en Algérie connaît, depuis le début de l’année, une crise aigüe caractérisée par la rareté dans les officines de plusieurs médicaments vitaux.

Des dysfonctionnements concernant la validation des programmes d’importation de médicaments et de matières premières ont été relevés par les grossistes et importateurs au ministère de la Santé, mais ce dernier a toujours nié l’existence d’une rupture de stock de médicaments vitaux et a plutôt pointé du doigt la responsabilité du réseau de distribution.

Les pratiques visées par le ministre sont la rétention de produits pharmaceutiques et la vente concomitante. Cette dernière pratique consiste à l’obligation faite par les grossistes aux pharmaciens d’officine d’acheter des médicaments proches de leurs dates de péremption, peu rentables ou peu utilisés pour pouvoir acheter d’autres médicaments moins disponibles, plus rentables ou plus demandés par les citoyens.

Cette pratique est devenue courante dans le marché du médicament alors qu’elle est interdite par la loi.

« Le ministre a donné ordre aux directeurs de la santé et de la population d’inspecter les grossistes répartiteurs de leur wilaya et de retirer l’agrément à tout opérateur qui se rendrait coupable de rétention de produits ou de vente concomitante », peut-on lire dans le communiqué du ministère.

Ces mesures devraient « mettre fin à la tension que connaissent certains produits dans certaines wilayas du pays alors que les quantités distribuées et celles encore en stock couvrent largement la demande », selon le ministère de la Santé.

Pour rappel, plusieurs médicaments pour certaines maladies chroniques sont introuvables dans les officines de la plupart des wilayas du pays, depuis le début de l’année, c’est le cas notamment de la Ventoline, vitale pour les asthmatiques.

Redonner ses prérogatives à la pharmacie hospitalière

La gestion des produits pharmaceutiques dans les hôpitaux est un autre point noir auquel veut s’attaquer le ministre de la Santé. « Le service de pharmacie de chaque hôpital va se réapproprier la totalité de ses prérogatives et reprendre la main sur la gestion des produits pharmaceutiques du magasin jusqu’au lit du patient », a-t-il déclaré.

« Certains produits qui sont actuellement préparés au niveau des services d’hospitalisation le seront dorénavant au niveau de la pharmacie centrale de l’hôpital, ce qui génèrera une économie moyenne de plus de 34% pour ce qui concerne ce type de produits, tout en apportant une plus grande sécurité et une meilleure traçabilité », a ajouté Mokhtar Hasbellaoui.

Hasbellaoui remercie les remplaçants des résidents grévistes

Le ministre de la Santé a, durant cette réunion, remercié « l’ensemble des acteurs de la santé qui ont contribué à la continuité de l’offre de soins dans les wilayas hospitalo-universitaires, ces derniers mois, malgré les perturbations qui ont mis à nu des dysfonctionnements dans beaucoup de services », selon le communiqué.

Les acteurs remerciés par le ministre sont les médecins spécialistes (assistants, maîtres assistants et professeurs) ainsi que les médecins généralistes qui ont comblé les vides laissés dans les services hospitaliers par les résidents en sciences médicales, qui ont déserté les hôpitaux durant plusieurs semaines de leur grève.

Ces « dysfonctionnements » pointés par Hasbellaoui sont les mêmes signalés par les résidents qui ont profité de leur grève pour dénoncer les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent, et surtout les horaires qui leur étaient imposés. La plupart des résidents du pays assuraient à eux-seuls des gardes qui duraient 24 heures, alors que légalement, une garde de nuit commence à 16h00 pour se terminer le lendemain à 8h00.

Pour corriger ces anomalies, le ministre de la Santé « a insisté sur le fait que les services doivent fonctionner avec des effectifs normalisés pour que tous les actes soient accomplis dans le strict respect de la réglementation ».

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