Ce qui était impensable il y a quelques semaines devient de plus en plus probable. Zinedine Zidane pourrait se voir montrer la porte de sortie au Real Madrid.
Pas n’importe quelle porte puisque, s’il est débarqué, ce sera par la plus petite qu’il quittera le club qu’il a porté au sommet en tant que joueur puis comme entraîneur.
La presse européenne en est même presque convaincue après l’incroyable parcours de l’équipe en phase des poules de la Ligue des champions et la défaite de trop, celle essuyée mardi soir en Ukraine face au Shakhtar Donetsk (2-0).
Le club n’est pas sûr de s’extirper de son groupe, pourtant facile sur le papier, et ce n’est pas chaque saison que cela arrive. À la fin du match, Zizou a clairement signifié qu’il ne comptait pas jeter l’éponge malgré la succession des contre-performances depuis le début de l’exercice en cours.
Mais il le sait, le match face au Borussia Mönchengladbach où évolue l’international algérien Ramy Bensebaini mercredi prochain, comptant pour la dernière journée de la phase des poules, sera pour lui celui de la dernière chance.
À propos de chance, le franco-algérien en a eu beaucoup de n’avoir pas été débarqué plus tôt. Il le sait aussi, il est à la barre d’un club qui ne connaît pas l’indulgence envers les entraîneurs. Même quand on s’appelle Zidane et qu’on a ramené au club trois fois de suite le plus prestigieux trophée interclubs au monde qu’aucune équipe n’a pu garder deux fois d’affilée, il y a un seuil d’échecs à ne pas dépasser.
La saison passée déjà, la Maison blanche avait une raison plus que valable de limoger son coach : l’élimination de l’équipe en huitièmes de finale de la Ligue des champions par Manchester City. C’était la deuxième fois consécutive que cela arrivait au Real de Zidane.
En 2019, il avait été sorti au même tour par les Hollandais de l’Ajax, une élimination toutefois nuancée par le fait que le coach n’avait fait son retour au club que 2 mois plus tôt, après sa démission surprise en 2018 à l’issue du triplé européen historique.
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Un mercato raté et un trop-plein de confiance ?
La saison passée, Zidane avait sauvé sa tête en mettant fin à la domination outrancière du Barça sur le plan local. La Liga 2020 remportée par le Real Madrid avait fait croire un moment que le club s’était définitivement relevé de la perte en 2018 de Cristiano Ronaldo, un joueur qui avait fait son bonheur pendant presque une décennie.
Pour Zidane, c’était l’occasion de tordre le cou à l’idée que sans le super joueur portugais, il n’aurait pas réalisé l’exploit historique des trois coupes aux grandes oreilles.
Les mauvaises langues avaient expliqué que Zidane avait claqué la porte en 2018 lorsqu’il a compris que le président Florentino Perez ne comptait pas faire le nécessaire pour garder CR7.
Zizou a donc remporté le championnat sans superstar dans son effectif. Ce qui l’a poussé à faire de mauvais choix ? On ne sait pas trop, mais il reste indéniable qu’il n’a pas géré de la meilleure des façons son mercato.
Il a laissé partir Gareth Bale – qu’il n’utilisait pas beaucoup et avec qui il ne s’entendait pas – à Tottenham sans le remplacer, il a gardé Eden Hazard malgré ses blessures et son déficit d’adaptation criant.
Cette intersaison 2020 fut l’une des rares où le Real est quasiment effacé sur le marché des transferts. On est loin de l’époque des Galactiques où le club arrachait chaque saison un ou plusieurs grands noms du football mondial : Zidane, Figo, Beckham, Ronaldo le Brésilien puis le Portugais…
Sûr de lui, avec peut-être même un trop plein de confiance, Zidane voulait conquérir de nouveau l’Espagne et le monde avec un groupe de jeunes, si l’on excepte quelques éléments d’expérience comme Benzema, Kroos et Sergio Ramos.
Obsession de prouver qu’il sait aussi gagner sans Ronaldo ni aucune autre superstar ? Encore une supputation, mais les faits sont là. Le début de la saison actuelle vire au cauchemar. Déjà trois défaites en championnat après seulement 10 journées et une probable élimination au premier tour de la Ligue des champions, un affront qui n’est pas arrivé au club depuis 24 ans.
Et encore faut-il préciser que lors de la saison 1996-1997, le club royal n’avait pas été sorti en poules, mais n’avait tout simplement pas pris part à la compétition à cause de son classement en Liga. Ce serait injuste qu’une telle déconvenue, si elle advenait, soit liée pour toujours au nom de Zidane. Mais ne dit-on pas que le football est parfois cruel ?
