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Rentrée scolaire : vers des classes de 20 élèves, et une semaine de 6 jours

Rentrée scolaire : vers des classes de 20 élèves, et une semaine de 6 jours

En Algérie, la date de la rentrée scolaire 2020-2021 n’est toujours pas fixée en raison de la pandémie Covid-19. Initialement prévu le 4 octobre, le retour des élèves à l’école a été reporté sine-die par le gouvernement qui met en avant les risques de propagation du coronavirus.

Alors que le spectre d’une année blanche commence à planer, le ministre de l’Education Mohamed Ouadjaout a décidé de se pencher sur la question. Ce dimanche, il a réuni les partenaires sociaux de son secteur pour étudier les différents scénarios en vue de la rentrée scolaire 2020-2021.

Son département a exposé quelques propositions avec notamment une division des classes en groupes n’excédant pas 20 élèves. La proposition du département de Ouadjaout suppose que chaque groupe aura une demi-journée de cours, avec par ailleurs une possibilité d’aller vers 6 jours d’enseignement par semaine, en intégrant le samedi.

La mission n’est guère facile, et des questionnements entourent cette rentrée scolaire et la façon de terminer le programme qui, déjà en temps normal, est surchargé.

Quels moyens vont-ils être déployés sachant qu’un nombre d’élèves record est arrivé, cette année, en classes des cycles Moyen et Secondaire, après la comptabilisation des deux premiers trimestres avec l’option du rachat.

« Nous sommes dans une situation complexe. D’un côté, l’élève doit reprendre les bancs de l’école et de l’autre, il faudra préserver la santé de l’élève et du professeur », résume Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), qui a pris part à la rencontre avec le ministre.

M. Meriane est moins inquiet s’agissant de la perspective d’assurer les moyens de protection comme les bavettes et les gels hydroalcooliques.

En revanche, s’agissant du respect de la distanciation sociale le problème reste posé. « La solution, et là on a convergé avec le ministère, c’est de travailler par groupes », explique M. Meriane.

« Mais pour travailler par groupes, on n’a pas assez de salles et pas assez de professeurs pour prendre les élèves en charge », explique le syndicaliste qui relève l’option consistant à réduire le volume horaire pour les élèves.

La réduction du volume horaire implique automatiquement une diminution de la charge de travail pour les élèves. Dans ce cas, comment terminer le programme scolaire dans les temps ?

Le coordinateur du Snapest propose de changer « la méthode d’enseignement pédagogique », et suggère de passer de la méthode dite « expositive » utilisée actuellement et déclinée sous la forme d’un cours magistral, et adopter la méthode appelée « interrogative, utilisée en temps de crise ».

« On va amener à faire apprendre à l’élève en lui faisant des petits résumés. Moi-même j’ai eu à utiliser cette méthode durant les crises qu’on a vécues pendant les années 1980 », appuie-t-il.

Pour sa part, Messaoud Boudiba coordinateur du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), indique que son syndicat prend acte des propositions de la tutelle et qu’il va les étudier en interne.

« Nous examinerons les côtés positifs et les aspects négatifs. Nous savons pertinemment que l’organisation de la rentrée scolaire prochaine va nécessiter des postes budgétaires et des infrastructures supplémentaires. Il ne faut surtout pas imposer à l’enseignant pour qu’il accepte un volume horaire important. C’est pourquoi nous allons prendre le temps d’étudier ces propositions afin de mettre en exergue les difficultés qui pourraient surgir », souligne M. Boudiba.

Outre les classes de moins 20 élèves et d’une semaine élargie (samedi-jeudi), le ministère propose aussi d’ « adapter les contenus des programmes des matières d’enseignement en se concentrant sur les apprentissages fondamentaux de chaque discipline en fonction du volume horaire réservé, dans la mesure où il est possible de réduire l’heure de la séance, au collège et au lycée, à 45 minutes. » Il propose aussi d’ « exploiter tous les locaux disponibles y compris les laboratoires, les amphithéâtres, la bibliothèque et les ateliers ».

Selon l’agence officielle, les partenaires sociaux ont proposé la date du 8 novembre pour la rentrée scolaire. Le ministre de l’Education a indiqué qu’aucune date n’a été fixée pour le moment, et que les propositions pour la rentrée scolaire seront soumises au gouvernement.

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