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Session spéciale du BAC : une décision populiste coûteuse

Session spéciale du BAC : une décision populiste coûteuse

NEWPRESS
Nouria Benghabrit, ministre de l'Éducation nationale

La session spéciale du baccalauréat a pris fin ce mardi 18 juillet. Décidée par le président Bouteflika en dépit des réticences de sa ministre de l’Éducation, cette session devait être une bonne nouvelle pour les retardataires et les absents de la session normale. Elle concernait 104.036 candidats dont près de 94.954 candidats libres et plus de 10.082 candidats scolarisés. Mais elle a très vite tournée au fiasco en raison du fort taux d’absentéisme enregistré dès le premier jour.

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Un taux d’absentéisme « prévisible »

Selon les premières estimations, le taux d’absentéisme avoisine les 80%. Rien que durant le premier jour de la session, 78.672 candidats étaient absents, soit un taux de 75,66%. Une écrasante majorité des candidats n’a donc pas jugé utile d’aller repasser les épreuves.

Dans une déclaration à la Radio nationale, le directeur de l’enseignement secondaire général et technique du ministère de l’Éducation a expliqué que ce fort taux d’absentéisme était « prévisible du fait de la nature des candidats (la majorité sont des candidats libres) ». Pourquoi ne pas avoir anticipé un tel taux d’absentéisme ? Le ministère de l’Éducation n’avance aucune explication.

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Le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) a dénoncé « un gaspillage ». « Le fiasco est sur le terrain. Trois enseignants pour la surveillance d’un seul élève dans une salle. 80.000 élèves absents, soit un taux de plus de 85% d’absentéisme, 4000 salles d’examens préparées et qui ne sont pas utilisées et 12.000 enseignants mobilisés, dont on a saboté leurs vacances, pour rien. C’est du gaspillage qui n’aurait pas dû avoir lieu », a déclaré son porte-parole Meziane Meriane.

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Des moyens considérables déployés pour rien

En effet, l’État n’a pas lésiné sur les moyens en ces temps de crise pour organiser cette deuxième session. Selon les comptes rendus des syndicats, cités par El Watan, 15.000 enseignants ont été mobilisés pour cette session. Un nombre qui dépasse largement celui des candidats.

De leur côté, les services de police ont mobilisé 30 hélicoptères pour acheminer les sujets en toute sécurité et éviter leur fuite. Ce n’est pas tout : 10.000 policiers ont veillé à la sécurisation du baccalauréat. Outre les policiers, les éléments de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile, mais aussi de nombreux médecins, ont également été mobilisés.

Par ailleurs, les coupures des réseaux sociaux ainsi que de la 3G et la 4G  par le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication pendant les épreuves, pour éviter tout scandale de fuite des sujets semblable à celui de l’année passée, ont perturbé le fonctionnement des entreprises. Des perturbations qui ont engendré des coûts financiers que ces entreprises vont devoir supporter.

Les résultats des deux sessions du baccalauréat 2017 seront annoncés mardi 25 juillet, selon la ministre de l’Éducation nationale Nouria Benghebrit. Quant aux inscriptions universitaires, elles débuteront à partir du 16 août.

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