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Soldes pendant le Ramadan : l’art de frapper à côté

Soldes pendant le Ramadan : l’art de frapper à côté

L’Algérie fait face à des tensions multiples sur certains services et produits, notamment alimentaires. Le poulet a pris des ailes, la sardine est inaccessible et l’huile de table introuvable.

Cela pour ne citer que les carences les plus médiatisées et les plus commentées sur les réseaux sociaux. À l’approche du mois de Ramadan, des appréhensions légitimes sont exprimées quant à la disponibilité des denrées fortement demandées et aux prix qui seront pratiqués.

Problèmes de disponibilité

Si le poulet s’est vendu ces dernières semaines jusqu’à 460 Da le kilogramme, qu’en sera-t-il pendant le mois sacré ? Quel record atteindra l’huile de table que des individus sans scrupules se sont mis à stocker en grandes quantités en prévision justement de cette période ?

Pour rassurer, le ministre du Commerce a cru trouver la parade. Une trouvaille annoncée aux Algériens sous forme de bonne nouvelle : avant et pendant le Ramadan de cette année, les soldes seront exceptionnellement autorisés.

Le même ministre qui, en voulant imposer la facturation aux commerçants, a causé la pénurie de l’huile de table alors qu’elle est produite en quantités suffisantes, frappe de nouveau à côté.

Faut-il répéter que les Algériens se font du souci pour la disponibilité et l’accessibilité des produits alimentaires durant le Ramadan et rien d’autre ? Le ministre Rezig peut-il ignorer que les produits alimentaires ne font jamais l’objet de soldes ?

Ces derniers touchent des produits qui se vendent difficilement ou qui risquent de ne pas se vendre par le fait de la mise sur le marché d’autres modèles ou de nouvelles modes concernant notamment le prêt-à-porter.

Il est impensable, en tout cas cela ne s’est produit nulle part, de voir la viande de poulet ou de mouton soldée, ou encore les gâteaux et confiseries, les fruits et les légumes, ou les produits de première nécessité.

Pour la simple raison que ce sont des produits à très faible marge et qui s’écoulent facilement.

Tout ce qui se fait comme remise dans ce registre, c’est des promotions pour lancer de nouveaux produits ou des baisses sur des denrées à l’approche de leur date de péremption.

Avec exceptionnellement dans notre pays et pendant le mois de ramadan, des ventes promotionnelles de certaines grandes marques de produits largement demandés, comme les sodas par exemple ou l’eau minérale, afin de s’assurer plus de parts de marché. Mais encore une fois, ce ne sont pas des soldes et les considérer ainsi c’est méconnaitre les rudiments de l’économie et du commerce.

C’est d’autant plus insensé d’évoquer les soldes et les remises que le problème qui se pose en ce moment est celui de la rareté et de l’indisponibilité de certains produits.

| Lire aussi : Hausse du prix du poulet, tension sur l’huile de table : les explications de Boulenouar

Des soldes ou des promotions ?

Sans doute, et il aura l’occasion de l’expliquer, Kamel Rezig ne pensait pas aux produits alimentaires en annonçant les soldes de Ramadan. S’il parle des produits habituellement soldés en Algérie et dans le monde, ça risque de ne pas passer non plus.

Les soldes pourraient en effet être intéressants pendant le mois de ramadan si elles touchent les ustensiles de cuisine et surtout le prêt-à-porter. Cela permettra aux familles de faire des économies sur les vêtements de l’Aïd.

Sauf qu’il est peu probable de voir les commerçants proposer leur marchandises au rabais, pour au moins deux bonnes raisons. Tous sortent d’une longue période d’inactivité et de fortes pertes à cause des restrictions imposées par la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19.

Ensuite, parce que les importations sont suspendues pour quasiment tous les produits qui habituellement font l’objet de soldes. Les producteurs nationaux n’ont pas cette pression des produits venus d’ailleurs pour proposer les leurs à prix sacrifié.

Autre anomalie qui a dû échapper au ministre et à ses conseillers : les soldes ce n’est ni avant ni pendant les fêtes qui constituent au contraire une période propice pour les commerçants pour équilibrer leurs comptes.

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