
Pour certains diplomates européens, le passage à Alger est une étape vers la sphère sensible du renseignement et de la sécurité. La Suisse vient de nommer son actuel ambassadeur en Algérie au poste de directeur du renseignement de la Confédération.
La France, elle, compte deux diplomates devenus patrons de la DGSE après leur passage par Alger. Ce qui démontre toute l’importance stratégique et la sensibilité de la capitale algérienne pour les gouvernements européens.
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Pour remplacer le directeur partant du Service de renseignement de la Confédération (SRC), le Conseil fédéral helvétique a choisi, lors de sa séance du 12 septembre, l’actuel ambassadeur de Suisse en Algérie, Serge Bavaud qui devait prendre ses fonctions cet automne. Celui-ci succédera à Christian Dussey qui a annoncé sa démission en février.
Dans un communiqué, le Conseil fédéral (présidence collégiale du gouvernement et de l’État), a précisé que Bavaud prendra ses nouvelles fonctions le 1ᵉʳ novembre prochain.
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Âgé de 52 ans et diplômé en histoire et en économie, le nouveau chef du SRC a aussi le grade de colonel dans l’armée suisse. Il a été nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la confédération suisse en Algérie le 20 juin dernier.
Deux anciens chefs de la DGSE française sont passés par Alger
Alors qu’il devait prendre ses fonctions dans la capitale algérienne cet automne, il est rappelé, comme le souligne le quotidien suisse Le Temps, « dans un contexte de crise » pour le service de renseignement et pour l’armée.
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Le Conseil fédéral suisse a aussi procédé simultanément à un autre changement, cette fois à la tête de l’armée, qui sera commandée désormais par Benedikt Roos. Les chefs des deux institutions ont annoncé leur démission en février dernier.
Serge Bavaud a un riche parcours, occupant pendant sa carrière de hautes fonctions dans les secteurs de la défense, de la sécurité et de la diplomatie. Il a notamment effectué un passage à la mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies.
Sa nomination à Alger renseigne sur l’importance accordée à la relation avec l’Algérie. Aussi, son rappel en sauveur dans un contexte de crise confirme sa carrure.
Au moins deux anciens ambassadeurs de France en Algérie sont devenus chefs du renseignement extérieur dans leur pays. Bernard Bajolet, ambassadeur à Alger entre 2006 et 2008, est nommé à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) en 2013. Il est resté en poste jusqu’en 2017.
À son départ, Bajolet a été remplacé par un autre ancien ambassadeur à Alger, Bernard Émié. Celui-ci a dirigé la DGSE française de 2017 à 2024 après avoir été ambassadeur de France en Algérie entre 2013 et 2017.