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Tahar Rahim, cet acteur d’origine algérienne qui brille à Hollywood

Tahar Rahim, cet acteur d’origine algérienne qui brille à Hollywood

Ces premiers pas outre-Atlantique ressemblent au début d’un rêve américain. Tahar Rahim incarne le rôle d’Ali Soufan, un agent du FBI qui a failli déjouer les attentats du 11 septembre 2001, dans The Looming Tower, une série de dix épisodes plongeant dans les coulisses des services de renseignement américains embringués dans la lutte contre le terrorisme.

Salué par Rolling Stone

Une intrigue made in USA sublimée par la performance de l’acteur d’origine algérienne, éblouissant le magazine Rolling Stone qui ne tarit pas d’éloges sur celui qui s’est révélé en France grâce au film de Jacques Audiard, « Un prophète », dans lequel il a tenu le haut de l’affiche.

« Un personnage ne cesse de ramener l’attention à lui : nous le rencontrons très tôt dans la série où, entendu par la Commission d’enquête sur le 11 Septembre, il explique comment des années de querelles intestines étaient vouées à mener à la catastrophe. Soumis à un feu roulant de questions, il ne perd jamais rien de son aisance », écrit la revue américaine, relayée par Courrier International, ajoutant : « Dans certaines scènes, il ne fait rien qu’énoncer de simples conclusions, assis au second plan. Pourtant, on a les yeux rivés sur lui. »

Celui que le magazine américain considère comme le « nouvel Al Pacino français » a accepté de jouer dans cette série, justement parce qu’elle s’affranchit des banals clichés sur les Arabes et les musulmans, « l’une des rares fois qu’une série télé américaine a pour héros un personnage d’origine arabe », soutient l’acteur, avant de poursuivre : « Sur le tournage, j’ai échangé avec pas mal d’acteurs originaires du Moyen-Orient et beaucoup m’ont pris à part : on est tellement contents que tu aies ce rôle ! On se retrouve toujours tous à jouer la même chose – et jamais ça, jamais le premier rôle. Tu n’as pas idée de ce que ça représente. »

Autre chose qu’un terroriste

L’acteur de 36 ans n’a pourtant pas manqué de propositions à Hollywood après son triomphe dans « Un prophète » (c’était en 2009). Mais tous les rôles versaient dans le stéréotype. « J’ai refusé de travailler à Hollywood pendant dix ans », confie-t-il à la revue. « J’ai toujours dit que je ne jouerai pas un terroriste. »

Le convaincre de jouer dans cette série n’a pas été chose facile. Quand ses agents lui ont présenté le scénario, qui portait sur le 11 septembre, Al-Qaïda, etc., « je me suis dit que c’était comme d’habitude », admet-il. « J’étais sceptique, mais ils n’ont cessé de me dire qu’ils me voulaient pour interpréter un agent du FBI. Tu ne fais pas exploser les bombes, tu arrêtes les méchants. »

Piqué par la curiosité, Tahar Rahim acceptera finalement le rôle après de multiples réunions avec les producteurs de la série mais surtout, grâce à une rencontre avec Ali Soufan en personne, l’agent FBI dont il interprète le rôle, un Libano-Américain expert en matière de contre-terrorisme.

 « Il a ouvert la porte (…) Ce n’était pas un gros méchant gars du FBI… juste cet homme humble, un immigré, qui m’a immédiatement accueilli chez lui comme si j’étais son frère », note Tahar Rahim, ignorant qu’Ali Soufan avait été prévenu de cette visite : « Ali savait qu’il allait rencontrer Tahar, alors il a lu sur lui, regardé ses films, toutes ses interviews, c’est un bon agent du FBI », révèle à Rolling Stone Dan Futterman, le co-créateur et producteur de la série.

« Et quand ils se sont finalement rencontrés, Ali lui a dit : écoutez, je vous ai entendu vous plaindre de recevoir toutes ces offres pour jouer des terroristes. Si vous ne jouez pas ce rôle, vous ne pouvez plus vous plaindre. Tahar a pris ça à cœur, c’était la bonne chose à lui dire », finit-il par confier.

Tahar Rahim, dont le personnage renoue avec la religion, sentant que ces extrémistes ont détourné l’islam, ne veut pas s’enflammer quant à un avenir à Hollywood : « Si cette aventure peut me permettre de continuer à faire des choses vraiment intéressantes ici, je suis prêt pour ça », dit-il. Avant de lancer dans un sourire : « J’espère que c’est un début. Je n’ai pas d’attentes, mais de l’espoir. »

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