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Transport maritime en Algérie : un secteur dans la tourmente

Transport maritime en Algérie : un secteur dans la tourmente

Le secteur du transport maritime de voyageurs et de marchandises en Algérie va mal. Algérie Ferries vit au rythme des saisies de ses navires dans différents ports européens. L’un des fleurons de la compagnie, le Tariq Ibn Ziad, est bloqué au port espagnol d’Alicante, pour des raisons « futiles ».

Cet énième incident survient alors que le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait évoqué la situation du secteur dimanche dernier en conseil des ministres.

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Le chef de l’État a parlé de « laisser-aller » et de « de tentatives de sabotage » au sein de l’entreprise de transport maritime de marchandises.

Selon le communiqué qui a sanctionné la réunion, M. Tebboune a instruit le ministre des Transports « d’élaborer un rapport exhaustif et détaillé sur l’état du secteur, en définissant les responsabilités ».

Il a en outre ordonné de renouveler la flotte de transport maritime « à travers l’acquisition de nouveaux navires ».

Ce n’est pas la première fois que le chef de l’Etat se voit contraint de monter au créneau pour tenter de remettre de l’ordre dans le secteur. En juin dernier, il a limogé le PDG et des cadres d’Algérie Ferries, après les scandales des navettes effectuées presque à vide entre l’Algérie et la France alors que les membres de la communauté nationale établie à l’étranger se bousculaient devant les agences de la compagnie pour obtenir une réservation.

Les bousculades, qui ont nécessité parfois l’intervention des services de sécurité français, étaient perçues comme une atteinte à l’image de l’Algérie.

L’enquête judiciaire a conclu à un acte délibéré au sein de la haute hiérarchie de l’entreprise. Plusieurs responsables ont été écroués.

A la même époque, plusieurs changements ont été effectués simultanément à la tête des entreprises du secteur des transports (Air Algérie, aéroport d’Alger, entreprise des services portuaires Serport…).

Mais c’est le secteur des transports maritimes, à travers ses entreprises dédiées aux marchandises ou aux voyageurs, qui a le plus fait parler.

Le Tarik Ibn Ziad bloqué pour des « problèmes d’hygiène »

Ces derniers mois, les blocages visant des navires algériens dans les ports européens se sont succédé à un rythme effréné.

En novembre 2021, au moins trois navires, le Tamanrasset, le Saoura et le Timgad étaient simultanément bloqués dans les ports de Marseille, Brest (France) et Anvers (Belgique).

D’autres navires comme (Stidia, Tinzirène, Kherrata, Constantine…) avaient subi le même sort dans les ports du Vieux continent.

Certains étaient restés bloqués pendant plusieurs mois. Les raisons des saisies étaient presque à chaque fois les mêmes : non-paiement des redevances, dû des travailleurs non versés, manquement aux règles de sécurité, dégâts occasionnés sur les quais.

Il y a quelques jours, la nouvelle du blocage du navire Tarik Ibn Ziad à Alicante a été ébruitée. A moins qu’il s’agisse d’un acte de représailles des autorités espagnoles dans le sillage de la crise diplomatique entre les deux pays.

Les raisons évoquées sont inacceptables pour une entreprise qui ne peut pas ignorer la rigueur de la législation européenne qui lui a valu le blocage de plusieurs de ses bateaux.

Selon le président de la commission des transports de l’assemblée populaire nationale (APN), le Tarik Ibn Ziad est bloqué à cause d’un manquement aux règles d’hygiène dans le port espagnol.

Après les péripéties de l’année dernières et de la première moitié de l’année en cours, les responsables de la compagnie étaient en principe tenus de prendre leurs précautions.

Une telle situation était en tout cas largement évitable, et se faire saisir un bateau d’une telle importance pour une futilité est inacceptable.

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