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À la recherche de l’huile de table dans les magasins d’Alger

À la recherche de l’huile de table dans les magasins d’Alger

L’année s’annonce difficile pour le budget des Algériens. L’inflation a atteint un seuil jamais égalé. De nombreux produits de consommation ont connu une  augmentation significative, y compris ceux de première nécessité.

Les consommateurs, qui avaient déjà serré la ceinture jusqu’au dernier cran, devront encore faire plus de sacrifices pour se nourrir. Et comme si l’inflation ne suffisait pas, ne voilà-t-il pas que certains produits se volatilisent  à l’instar de l’huile de table.

Les derniers jours de décembre annonçaient déjà la couleur. L’huile de table  commençait à se faire rare sur les étals. Les quelques arrivages de ce produit de première nécessité étaient pris d’assaut par les consommateurs, qui ressortaient des supérettes les bras chargés de bouteilles et de bidon d’huile.

En ce début d’année, l’huile de table a  complètement disparu des supérettes. Nous en avons fait le constat lors de notre virée dans les commerces de la capitale.

Le pain : augmentation cachée 

Par ailleurs, des rumeurs ont circulé ces derniers jours  à propos de l’augmentation sauvage du prix de la baguette ordinaire décidée par les boulangers.  

Cette information a été démentie par les pouvoirs publics qui affirment que la baguette coûte toujours 8, 50 da. En réalité, il y a belle lurette que le prix est passé à 15 dinars algériens. Nous avons visité plusieurs boulangeries de la capitale. Le pain y est vendu à 15 DA la baguette (à base de farine).

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« Cela  fait plus d’un an que je l’achète à ce prix. La baguette à 10 da n’existe plus », affirme un citoyen. «  Les boulangers ont augmenté leur prix sans préavis. Il faut juste l’afficher clairement et ne pas jouer l’autruche. Certains  boulangers véreux trichent sur le poids de la baguette pour faire le maximum de bénéfices. Où sont les services de contrôle », déplore-t-il.

Quant au pain de semoule, d’orge et de son, il se vend entre 25 et 40 da et parfois plus, selon les boulangeries.  Certaines enseignes proposent des pains spéciaux  (orge, multi-céréales, son pain de campagne…) entre 50 et 100 da l’unité. Un prix qui n’est pas à la portée des petites bourses.

Interrogé, un boulanger se justifie : «  Tout a augmenté : farine, sel, huile… . Nous étions obligés de réajuster nos prix pour ne pas mettre la clef sous la porte ».

Revoilà la pénurie d’huile de table 

Où est passée l’huile de table ? Nous avons été à la recherche de ce produit de  base dans les commerces d’Alger. Petit frémissement dans la rue Khelifa Boukhalfa. Les gens pressent le pas. L’alerte est donnée.

« L’huile est arrivée, l’huile est arrivée ! » s’excitent  quelques passants. En effet, ce matin les superettes de ce  quartier situé à un jet de pierre du marché Réda Houhou ont reçu une petite livraison de « l’or jaune ».

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Des queues se sont formées spontanément  devant ces commerces. On a joué des coudes. On s’est marché sur les pieds.  Les bouteilles d’un litre et  deux litres de la marque Elio se sont écoulées en moins de 5 minutes. Les consommateurs ont raflé la marchandise repartant, l’air triomphant, avec des packs de 6 à 8 bouteilles.

Spéculation  

Vendu normalement 125 da le litre et 250 da les 2 litres, les commerçants ont profité de la pénurie pour s’adonner à leur jeu préféré : la spéculation.  La bouteille d’un litre a été écoulée à 150 DA et celle de 2 litres à 275 da.

« Le seul dindon de la farce c’est le consommateur, s’énerve une dame. Voilà que le marché noir s’installe. Déjà que tout a augmenté. Il ne manquait plus que l’huile de table ».

Un autre citoyen dénonce le comportement  des Algériens. « C’est eux qui créent la pénurie en stockant les produits à la maison. Regardez-les tout dévaliser sans penser à en laisser un peu aux autres ! C’est pathétique !».

Une autre rumeur a produit son effet : bientôt le sucre jouera l’Arlésienne. Du coup, les consommateurs se sont rués sur ce produit. Aux abords du supermarché Uno, (rue Rabah Nöel), nous avons rencontré des citoyens transportant des sacs de…5 kg de sucre. Dans cette enseigne, les paquets de sucre se sont volatilisés comme par magie.  Quant à l’huile de table, il ne restait que quelques bouteilles de la marque Fleurial, vendus à 680 da la bouteille de 1,8 litre.

Flambée des fruits et légumes

L’inflation n’a pas attendu début janvier pour prendre ses quartiers. Dans les marchés, c’est la désolation. Légumes et fruits sont inabordables. Petits pois : 260 da ; haricot vert : 450 da ; poivron : 180 da ; tomate : 150 da ; aubergine : 200 da, courgette : 170 da ;  fèves : 160 da, artichaut et fenouil : 120da ; pommes de terre : 75 da ; carottes et navet : 70 da ; chou-fleur : 80 da.

Les fruits de saison sont également chers : clémentine : 180 da, orange : 140 da, pamplemousse : 160 da ; dattes : 700 da ; pomme : 550 da ; bananes : 320 DA ; fraise : 650 da.

Les augmentations n’ont pas épargné les légumes secs : haricots blancs : 260 da ; pois chiche : 340 da ; pois cassés : 240 da, lentille : 180 da… Pâtes et riz ont également pris l’ascenseur.  Du côté des viandes blanches, le prix du poulet était fixé à 480 da le kilo ce matin.

Partout où il se tourne, le consommateur est assailli par des prix de folie. « C’est comme si nous recevions nos salaires en dinars et achetions en Euro » lance une ménagère dépitée par ces nouvelles  flambées. Des augmentations qui portent le coup de massue aux petites bourses et menacent de précipiter les classes dites moyennes dans la précarité.

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