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Benflis charge Ouyahia et épargne l’armée

Benflis charge Ouyahia et épargne l’armée

Ali Benflis, le président du parti Talaï El-Houriyat est catégorique : « Jamais notre pays ne s’est trouvé dans une situation aussi délicate, porteuse d’un aussi grand risque de rupture de la paix civile, de la stabilité et de la sécurité nationale, comme aujourd’hui ! ».

Un constat fait ce lundi 19 février lors d’une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger. Pour l’ancien chef du gouvernement, l’Algérie est dans « une impasse totale ». Il charge « le pouvoir autiste qui ignore les partis et la société civile ».

Ali Benflis refuse de parler « de mauvaise gouvernance », puisque selon lui, le pays « n’est tout simplement pas gouverné ». Et lorsque des décisions sont prises, elles sont l’œuvre de « l’improvisation ».

Cap sur les présidentiels de 2019

Tout au long de la conférence, l’ex-chef du gouvernement a refusé malgré l’insistance de la presse de donner une réponse claire sur sa participation ou non aux prochaines élections présidentielles.

Pour son parti et pour lui personnellement, « il y a d’autres priorités » parmi lesquelles il cite « la crise économique, la paix sociale, et à un moindre degré la situation sécuritaire dans le pays ».

« Parlons d’abord de la transparence des élections. Que peut faire l’opposition unie devant l’arsenal juridique et administratif du pouvoir ? » s’interroge-t-il.

Par contre, Benflis à une conviction : « Les cercles du pouvoir s’entre-déchirent pour se positionner en vue de l’échéance présidentielle par médias et clientèles interposés. Profitant du vide au sommet de l’État», « les lobbies n’ont jamais été aussi actifs pour influencer la décision gouvernementale », poursuit-il.

Traitement de la grogne sociale : « Une honte ! »

Le président de Talaï el-Houriyat n’est pas favorable à la manière avec laquelle le premier ministre Ahmed Ouyahia traite la grogne sociale. Qualifier les enseignants « de pirates », utiliser le bâton contre les médecins « est une honte », dénonce Benflis. « Les résidents ne sont pas armés, pourquoi les empêche-t-on de marcher quelques mètres ? », s’interroge-t-il. Ce dernier incombe la responsabilité des dérives au pouvoir qui n’a pas su engager « un vrai dialogue » avec les protestataires.

Initiative du PT

L’ancien chef du gouvernement ne comprend pas « l’acharnement » contre le Parti des Travailleurs qui a lancé une initiative politique de sortie de crise.

« J’exprime mon respect et ma considération au Parti des Travailleurs et à toutes les initiatives pacifiques de sortie de crise », affirme-t-il dans la conférence de presse. Pour lui, le PT a le droit de proposer : « Je ne comprends pas en quoi sa proposition pourrait déranger ? », s’interroge-t-il.

Enfin, Ali Benflis a épargné l’institution militaire de ses critiques. Interrogé sur les accusations portées par l’institution militaire qui a évoqué « la manipulation » dans le traitement du dossier des retraités de l’armée, Benflis répond brièvement : « Je n’ai pas entendu le chef d’état-major de l’armée parler des affaires politiques ».

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