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Chiffres du Covid-19 en Algérie : les explications de Benbouzid

Chiffres du Covid-19 en Algérie : les explications de Benbouzid

Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a admis, ce jeudi 16 avril, l’existence d’une situation de sous-déclaration des contaminations au coronavirus Covid-19, citant le manque de tests de dépistage.

« Il importe de savoir en premier lieu que les chiffres que communique tous les jours l’instance de suivi de l’évolution de la pandémie ne représentent en fait que des statistiques des personnes testées. Autrement dit, moins de tests suppose moins de chiffres, et moins de chiffres sous-entend aussi moins de tests. On teste moins », a expliqué le ministre dans un entretien accordé ce jeudi au quotidien Liberté.

M. Benbouzid a justifié cet état de fait en affirmant que « cela reste valable dans tous les pays du monde ». « Les pays qui disposent de plus de kits testent plus », fait savoir le ministre, qui soutient cependant que « le nombre de décès est exact » puisque « l’on ne peut pas cacher cela parce que le nombre de décès est également donné par les services de l’APC où on déclare les morts pour obtenir un permis d’inhumer ».

« La sous-déclaration n’est pas propre à l’Algérie. Il y a sous-déclaration dans tous les pays du monde parce qu’on ne pratique pas de dépistage massif », s’est justifié le ministre de la Santé, donnant l’exemple de la France qui compte plus de 60 millions d’habitants mais qui « n’a pas diagnostiqué 60 millions ».

« Il est impossible aujourd’hui de pratiquer en Algérie un dépistage massif. On ne peut pas tester les 500 000 habitants de Blida, on ne dispose pas de 500 000 tests », a avancé Abderrahmane Benbouzid. « Autrement dit, on ne teste que ceux qui présentent des signes de Covid-19. Ce sont des kits dépendants et des réactifs dépendants. Si on importe 100 000 kits, on ne va pas tester 100 000 porteurs suspects », a fait savoir le ministre.

« Il y a une forte demande sur ces produits en ces temps de crise sanitaire qui a ébranlé le monde entier. Il y a beaucoup de commandes passées à la Chine qui distribue en fonction de la disponibilité des produits fabriqués », a précisé M. Benbouzid.

Le ministre de la Santé a également expliqué que le nombre de morts annoncé chaque jour inclut « des décès en lien avec le Covid-19 dans les hôpitaux sans que ces cas ne soient transités par le service de réanimation », affirmant que « si on se limite à donner des bilans qui concernent des patients morts après une prise en charge dans la réanimation, on ne dépasserait pas 5 morts par jour ».

« Les bilans communiqués sont des personnes décédées naturellement », a affirmé Abderrahmane Benbouzid. « C’est-à-dire que ces personnes mortes ont été directement identifiées comme étant des décès causés par le coronavirus, sans passer par les phases évolutives du Covid-19, alors qu’elles ont rendu l’âme en arrivant à l’hôpital ou qui meurent dans les heures qui suivent leur arrivée, après quoi, on fait des tests post-mortem et on déclare mort du Covid-19 », a précisé le ministre.

« C’est ce qui explique qu’on se retrouve aujourd’hui avec ce chiffre qui dépasse 300 décès. Si l’on avait déclaré que ceux qui sont morts à l’hôpital, on serait à moins du tiers du bilan déclaré jusque-là », a-t-il soutenu.

Le ministre de la Santé a également fait savoir qu’il ne souhaitait pas d’assouplissement des mesures de confinement à l’approche du Ramadan. « Je ne le souhaite pas du tout, parce qu’un simple relâchement ou une baisse de vigilance risque de nous coûter cher notamment avec les veillées du Ramadan », a déclaré M. Benbouzid, rappelant toutefois qu’une telle décision fait partie des prérogatives du président.

« Je pense qu’on restera dans la même situation, au stade où on est, il est préférable, parce que ce n’est pas très contraignant », a estimé le ministre, indiquant que « dans certains pays, on a déjà annoncé la prolongation du confinement jusqu’au 21 mai prochain ».

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