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Cinq ans après avoir lancé « Tab jnanou » : Bouteflika s’accroche toujours au pouvoir

Cinq ans après avoir lancé « Tab jnanou » : Bouteflika s’accroche toujours au pouvoir

Il y a cinq ans jour pour jour, le 8 mai 2012, le président Abdelaziz Bouteflika prononçait un discours à Sétif qui aurait pu être historique. Devant une salle comble, le chef de l’État laissait entendre qu’il envisageait de prendre sa retraite politique et passer le relais à la nouvelle génération. « 50 ans après (la révolution), le rôle de la famille révolutionnaire est terminé dans la gestion des affaires du pays », avait-il affirmé. Et d’ajouter : « Jili, Tab jnanou Tab jnanou Tab jnanou » (ma génération est arrivée à terme).

À deux ans de la présidentielle de 2014, une partie de la classe politique avait qualifié ces propos de « de discours d’adieu ». Certains se sont empressés de barrer le nom de Bouteflika de la liste des candidats potentiels pour les élections présidentielles de 2014. Cinq après, le président Bouteflika est pourtant toujours à la tête du pays, après avoir brigué et obtenu un quatrième mandat dans les conditions que l’on connaît. Pire : ses partisans évoquent désormais un cinquième mandat en 2019, synonyme d’une présidence à vie.

Des « réformes » pour renforcer le pouvoir de Bouteflika

Dans le même discours, le président avait appelé les Algériens à voter massivement aux législatives qui devaient se tenir quelques jours après. Avec une promesse à la clé : « Les élus constitueront une instance législative représentative des différentes catégories, obédiences et compétences de la société ». Il sera appuyé par l’ancien ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia. Ce dernier a promis « une mosaïque politique » dans la nouvelle assemblée.

À l’arrivée, la 7e législature (2012-2017) allait consacrer l’hégémonie politique du FLN qui rafle la majorité des sièges 220. Bouteflika va ensuite mettre cette législature à sa disposition pendant cinq ans durant lesquels il fera passer plusieurs lois. La plus importante aura été la révision de la Constitution. Le projet passe comme une lettre à la poste. Tout comme la loi électorale, les deux projets de loi portant statuts des officiers de réserve et des personnels militaires ainsi que d’autres textes parfois taillés sur mesure pour la présidence.

Bouteflika reste, d’autres sont partis

La situation n’a pas évolué pour les dernières élections législatives. Cinq ans après son discours la carte politique reste dominée par le FLN et le RND, avec un recul de l’opposition. Malgré les échecs et la crise, le personnel politique n’a pas été renouvelé. Les mêmes responsables restent aux commandes d’un pays de plus en plus touché par la crise.

Les réformes promises par Bouteflika ont servi à créer de petits partis parasites sans aucune représentativité. Les pratiques politiques restent dominées par le flou et le manque de transparence. Preuve en est les soupçons de fraude qui ont accompagné les législatives de 2017.

En 2012, le président a laissé entendre qu’il allait se retirer. Non seulement il ne le fera pas, mais il a profité de son nouveau mandat pour éliminer ses opposants au sein du système. C’est le cas de l’ex homme fort du DRS, le général Toufik. Le président a également mis à la retraite plusieurs généraux et isolé de nombreux responsables politiques.

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