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Consultations pour le nouveau gouvernement, entre le refus du MSP et « la colère » d’Ouyahia

Consultations pour le nouveau gouvernement, entre le refus du MSP et « la colère » d’Ouyahia

Abdelmalek Sellal, premier ministre

C’est officiel : le MSP refuse de prendre part au prochain gouvernement. L’offre du président Bouteflika, transmise via le premier ministre Abdelmalek Sellal, n’a pas trouvé d’écho favorable au sein du parti islamiste, brisant ainsi « l’espoir » nourri au sein du pouvoir de mettre en place un gouvernement d’alliance avec le premier parti d’opposition en terme de voix à l’APN. Le pouvoir sera donc encore une fois face à lui-même dans le prochain gouvernement. L’intégration de formations comme le MPA ou TAJ ne changera guère cette donne.

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La réponse du MSP a été sans ambiguïté. Le « Non » a recueilli quasiment l’unanimité des voix du conseil consultatif qui s’est réuni hier vendredi. Jamais le MSP ne s’est positionné aussi loin du pouvoir depuis sa création. Une rupture qui semble, cette fois, sérieuse et durable. La présence de Makri à la tête du parti est certainement pour quelque chose dans ce nouveau positionnement du MSP.

Mais au-delà du positionnement du MSP, on retiendra aussi et surtout, de cet épisode, l’échec du pouvoir.

Le premier élément à retenir de cet événement concerne l’ambiguïté de la démarche. La première annonce sur les consultations a été faite par Abderrazak Makri et non par le Palais du gouvernement ou la présidence de la République. C’est également le chef du MSP et non la présidence qui nous apprend que Sellal a été « mandaté » par Bouteflika pour contacter le parti islamique dans le cadre de tractations pour former le nouveau gouvernement. La présidence n’a jamais confirmé ou infirmé.

Le respect des institutions aurait voulu que le gouvernement actuel présente sa démission après la proclamation officielle des résultats des législatives. Suivra ensuite la nomination d’un Premier ministre – reconduction de Sellal ou désignation d’un nouveau – qui sera chargé de mener les consultations pour un nouveau gouvernement dans un cadre officiel et public.

En recevant les chefs de partis dans son bureau, Abdelmalek Sellal a sans doute souhaité couper court aux informations faisant état de son départ de la tête du gouvernement. Sur ce point, il a échoué puisque les consultations ont été menées dans un cadre informel. Aucun communiqué de la présidence n’est venu appuyer cette hypothèse.

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D’ailleurs, Sellal a essuyé un affront durant ces consultations : selon El Khabar d’aujourd’hui, Ouyahia, chef du RND, a refusé de se déplacer au Palais du gouvernement pour rencontrer le Premier ministre dans le cadre de ces consultations. C’est Sellal qui a fait le déplacement à El Mouradia pour rencontrer celui qui est aussi le directeur de cabinet du président Bouteflika. Pour Ouyahia, Sellal n’aurait pas dû commencer les consultations sans avoir obtenu le feu vert de Bouteflika, ajoute El Khabar dans son édition de ce samedi. La messe est dite.

Interrogé aujourd’hui par la presse en marge d’une cérémonie de promotion à l’École nationale d’administration, Sellal s’est contenté de dire « qu’il restera à la tête du gouvernement si le Président le souhaite ». Comprendre : rien n’est encore tranché. Il a ensuite refusé de parler d’échec des discussions avec le MSP.

« Nous avons proposé au MSP une alliance de gouvernement. Le parti l’a rejetée. Nous sommes des hommes de réconciliation », a-t-il seulement indiqué. Avant d’ajouter que le Président annoncera « bientôt » la composition du nouveau gouvernement.

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