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Élections locales : une campagne avec les yeux tournés vers les présidentielles de 2019

Élections locales : une campagne avec les yeux tournés vers les présidentielles de 2019

NEWPRESS

Les élections locales se déroulent ce jeudi 23 novembre dans le pays, où plus de 23 millions d’électeurs sont appelés à voter parmi 165.000 candidats pour ceux qui vont les représenter aux assemblées locales. Malgré trois semaines de campagnes, l’enthousiasme de la population pour l’événement demeure faible et le taux de participation devrait demeurer aux niveaux extrêmement bas, traditionnels que l’Algérie connait depuis vingt ans.

La campagne électorale pour les locales s’est toutefois démarquée par rapport aux précédentes, en étant plus concernée par les élections suivantes que les élections actuelles censées promouvoir.

En effet, de nombreux acteurs de la vie politique impliqués dans la campagne semblaient avoir les yeux tournés vers les prochaines élections présidentielles de 2019 et un potentiel cinquième mandat, notamment les patrons des deux principaux partis, le FLN et le RND.

Tandis que le patron du FLN Djamel Ould Abbes affirme que seul Dieu et son parti connaissent le nom du prochain président, le patron du RND Ahmed Ouyahia préfère estimer qu’il est « encore tôt de parler des présidentielles de 2019 ». À la question de savoir s’il soutiendrait un cinquième mandat, Ouyahia a cependant répondu par l’affirmative : « Bien sûr », a-t-il affirmé.

Insistant qu’il « n’y aura pas de présidentielles anticipées », Djamel Ould Abbes est même allé jusqu’à affirmer que c’est le président Bouteflika lui-même qui « choisira son successeur ». Le chef du FLN finira par rétropédaler en affirmant n’avoir pas parlé du cinquième mandat. « J’ai dit que j’ai une idée sur qui sera candidat (à la présidentielle de 2019). Je n’ai pas parlé de cinquième mandat », Aujourd’hui, dans la salle, les citoyens ont scandé ce cinquième mandat, je leur ai répondu : « C’est vous qui le dites, pas moi » », a confié Ould Abbes durant un meeting électoral.

Même les petits partis semblaient parfois plus intéressés par la perspective d’un cinquième mandat.  « Je ne pense pas que Bouteflika se portera candidat par procuration et laisser d’autres faire la campagne à sa place. En 2014, il était candidat sans mener de campagne électorale. Il ne fera pas la même erreur », a par exemple estimé Moussa Touati, président du FNA.

Même l’avocat Farouk Ksentini, s’est invité, sans doute sans le vouloir, dans cette campagne électorale, en révélant le contenu des discussions qu’il aurait eues lors d’une rencontre avec le président Abdelaziz Bouteflika, sur le cinquième mandat. L’ancien président de la commission officielle des droits de l’Homme a été très vite démenti par la présidence de la République, qui a affirmé, dans un communiqué, que le président n’a pas reçu Me Ksentini.

Qu’importe la nécessité de proposer des solutions afin de résoudre les problèmes réels que rencontrent les citoyens au niveau local, l’intérêt des chefs des principaux partis pour les élections de 2019 en pleine campagne pour les élections locales a atteint un niveau anormal. Une obsession qui n’a pas hésité à plusieurs reprises à frôler avec le grotesque.

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