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Féminicides en Algérie : des récits glaçants

Féminicides en Algérie : des récits glaçants

Une septuagénaire a été tuée, vendredi 22 avril, par son mari à Touggourt, en lançant sur elle une bonbonne de gaz, a annoncé la page Féminicides Algérie, dimanche sur son compte Facebook. La défunte était mère de quatre enfants.

C’est le 14e féminicide commis depuis le début de cette année en Algérie, selon la même source qui s’inquiète de la banalisation de ce fléau qui prend pourtant des proportions alarmantes. Sur la page Féminicide, on retrouve des récits glaçants sur les violences contre les femmes en Algérie.

Le 16 avril dernier, un homme a brûlé vive sa femme devant deux de leurs enfants, a rapporté Féminicides Algérie.

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Alors qu’elle dormait, il l’a aspergée d’essence avant de mettre le feu à son corps. Âgée d’une trentaine d’années, l’épouse qui a subi de graves brûlures (3e degré), a été transférée à l’hôpital des grands brûlés à Alger, où elle a succombé à ses blessures, est-il précisé.

Le 13 février à Boumerdès, une femme a été poignardée par son ex-mari devant ses enfants de 3 et 11 ans. Et les exemples sont malheureusement légion.

Le 2 mars, une femme a été poignardée à mort par son ex-mari, à Oran, selon la même source. C’est le même sort tragique de Kelthoum Rekhila, elle aussi poignardée devant ses enfants.

Le réseau Wassila/Avife qui vient en aide aux femmes violentées, relate l’histoire tragique de cette mère de famille. Avant son assassinat abject, son ex-mari l’avait menacée à maintes reprises, la harcelait continuellement et avait même déjà commis une tentative de féminicide.

« Qu’est-ce que les institutions ont fait pour la protéger ? », s’interroge Dalila Iamarene du Réseau Wassila qui raconte dans un témoignage poignant, les innombrables péripéties par lesquelles la mère de famille, séparée de ses enfants après que son ex-mari eût bénéficié de la garde des enfants, pour trouver un toit. Elle s’est résolue à construire une maisonnette de fortune dans un bidonville, peu de temps avant son lâche assassinat.

Destins brisés

« Keltoum n’est pas seulement une victime de féminicide, qu’on va enterrer rapidement pour l’oublier. Elle a été une jeune femme dynamique, avec des projets, une aspiration à être autonome, et dans le défi de rendre ses enfants heureux. Elle n’était pas la « victime » abattue et larmoyante. Elle était toujours correctement mise, le regard droit et la parole claire », témoigne Dalila Iamarene.

À noter que ces drames qui touchent les femmes entraînent aussi dans leur sillage d’autres destins brisés, en l’occurrence les enfants surtout ceux qui assistent à la mort de leur mère.

Les associations de défense des femmes ne cessent, elles, de tirer la sonnette d’alarme sur l’ampleur prise par les féminicides en Algérie.  Le 26 mars dernier, un jeune de 28 ans a menacé de tuer une jeune fille prise en otage à l’hôpital de Zéralda. Des policiers ont déjoué ce féminicide après avoir neutralisé le jeune homme à l’aide d’un Taser.  En 2021, 53 féminicides ont été perpétrés.

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