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HRW dénonce un « durcissement de la répression contre les manifestants » du hirak

HRW dénonce un « durcissement de la répression contre les manifestants » du hirak

Les autorités empêchent les Algériens de manifester pacifiquement. C’est le constat que dresse, ce lundi 9 septembre, l’ONG américaine de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW). Pour y parvenir, les autorités ont recours à la répression : arrestations arbitraires, interdiction de réunions de l’opposition, censure de sites internet…

« Les autorités algériennes ont emprisonné des dizaines de personnes au cours des six mois qui ont suivi le début de la vague de manifestations ayant forcé le président Abdelaziz Bouteflika à la démission », écrit HRW.

« Les autorités ont arrêté des gens qui ne faisaient que brandir un drapeau ou une pancarte. Elles ont emprisonné un vétéran de la guerre d’indépendance parce qu’il avait critiqué l’armée, annulé des réunions de partis politiques et d’associations, et bloqué un site d’informations de premier plan », ajoute l’ONG qui estime que les autorités « décourage beaucoup de gens de manifester ».

« À partir du 21 juin, les forces de sécurité ont lancé des vagues d’arrestations dans tout le pays, ciblant des manifestants munis de drapeaux amazighs, symboles d’une importante communauté ethnique, les Amazighs ou Berbères. Une quarantaine de manifestants demeurent aujourd’hui en détention, la plupart à Alger », détaille HRW.

L’ONG évoque également l’arrestation du moudjahid Lakhdar Bouregaa. « Bouregaa, un des rares commandants de la guerre d’indépendance toujours en vie, a soutenu les manifestations de rue depuis leurs débuts, en février. Il a pris part à plusieurs marches et a durement critiqué les dirigeants par intérim du pays », écrit-elle.

HRW revient également sur l’interdiction de l’université d’été de l’association RAJ et le refus d’autoriser la réunion des forces de l’Alternative démocratique. « Le 27 août, sans explication, les autorités ont ordonné à trois partis d’opposition d’annuler une réunion commune prévue à Alger pour le lendemain ».

Enfin, HRW dénonce la censure de TSA qui dure depuis le 12 juin.

Sur le terrain, l’ONG a constaté une volonté d’empêcher les manifestations. « Le 6 août, un mardi, Human Rights Watch a observé des centaines d’agents des forces de sécurité équipés de matériel anti-émeutes encercler une foule de manifestants au centre d’Alger, puis les pousser progressivement hors de la place de la Grande Poste, divisant la foule en groupes de plus en plus petits jusqu’à ce que la manifestation se dissolve, environ une heure après avoir débuté », écrit-elle.

« Tandis que les autorités violent les droits et intensifient la répression, les manifestants se préparent à des marches plus grosses encore en septembre.  Les autorités doivent faire marche arrière et octroyer au peuple algérien les libertés d’expression et de réunion auxquelles il a droit », a déclaré Lama Fakih, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

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