search-form-close
L’Algérie peut-elle vraiment mener des réformes ?

L’Algérie peut-elle vraiment mener des réformes ?

Le gouvernement a dévoilé, ce lundi 10 avril, un ambitieux projet de réformes économiques destiné à préparer le pays à l’après-pétrole. Le nouveau modèle de croissance économique contient une série de recommandations et de mesures destinées à gérer une situation économique qui va devenir rapidement « insoutenable » sur plusieurs plans, selon les aveux du gouvernement.

C’est la première fois depuis très longtemps que l’Algérie se dote d’une feuille de route économique aussi détaillée qu’ambitieuse. Mais une fois les intentions du gouvernement affichées, une question se pose : ces réformes seront-elles mises en œuvre ?

| LIRE AUSSINouveau modèle de croissance : une série de recommandations pour gérer une situation économique « insoutenable »

Au moins deux obstacles de taille risquent de contrarier les objectifs de réformes. Le premier concerne la ressource humaine. Depuis quelques années, l’Algérie s’est vidée de ses élites. Les ministères et les organismes publics qui seront chargés de mener ses réformes manquent de compétences pour mener à bien une transformation radicale de notre modèle économique actuel qui est fortement dépendant des hydrocarbures.

C’est l’une de nos grandes faiblesses aujourd’hui. Pendant les années d’aisance financière, au lieu de travailler à former des élites ou à faire revenir celles parties à l’étranger, le pouvoir a préféré confier le développement du pays à des entreprises étrangères, avec les résultats qu’on connaît. Mais contrairement aux grands projets d’infrastructures, il est difficile de confier la mise en œuvre des réformes à des étrangers.

Le deuxième obstacle concerne les aspects sociaux de la réforme notamment la révision de la politique des subventions et le soutien aux entreprises publiques. Mener de telles réformes risque de s’avérer très délicat car elles touchent directement à la fameuse paix sociale, avec ce que cela comporte comme risque d’explosion. Avec un pouvoir en manque de légitimité et qui a peur de l’émeute, ces réformes ont peu de chances d’aboutir.

  • Les derniers articles

close